Charles Personnaz a remis un rapport à Emmanuel Macron sur la défense du patrimoine des chrétiens d’Orient le 3 janvier dernier. Je n’ai pas l’honneur de le connaître mais cette action institutionnelle, portée qui plus est par un habitué des rapports aux autorités publiques, est une bonne nouvelle. Tout ce qui va dans le sens d’une prise de conscience du rôle de la France auprès de nos frères aînés dans la foi doit être salué !
Il n’en reste pas moins que ce rapport engage le président de la République. Sa simple réception serait une immense déception si elle n’était pas le point de départ d’une vraie prise en compte du sort des chrétiens d’Orient dans nos choix de politique étrangère au Proche-Orient. Ces choix, nous le savons bien, sont tributaires de la réalité géopolitique actuelle. Aussi, n’espérons-nous pas immédiatement un retour de la France aux promesses de son baptême afin qu’elle se hisse au niveau de nos pères qui sacrifièrent leur sang et leur or au Levant.
Si nous ne considérons que les intérêts politiques objectifs de l’État dans cette région, beaucoup peut être fait pour les chrétientés orientales. Il faut déjà accepter leur singularité religieuse : ni minorité ni exotisme, les chrétiens d’Orient sont le sel et le ciment de la civilisation d’outre-Méditerranée. Leur disparition programmée de la terre de leurs pères est le germe des chaos migratoires, islamistes et économiques que nous ne connaissons que trop. Il ne faut pas un printemps arabe ; il faut une Pâques orientale qui redise l’espérance de notre Seigneur dans les régions où vécurent ses apôtres, ses parents et ses disciples.
La France a beaucoup à gagner à s’investir pleinement dans le soutien aux chrétiens d’Orient. Elle pourra ainsi se faire pardonner de son soutien criminel aux rébellions arabes à relents islamistes. Elle pourra aussi renouer avec une large population francophone et francophile, aujourd’hui orpheline d’une solidarité née de l’histoire. Elle pourra, enfin, mener une véritable politique arabe. La création d’un secrétariat d’État aux chrétiens persécutés auprès du ministre des affaires étrangères s’impose. Emmanuel Macron écoutera-t-il ce signe des temps ?
Charles de Meyer,
président de SOS Chrétiens d’Orient