L’homme d’affaires et journaliste Nicolas Miguet est à nouveau candidat à l’élection présidentielle, avec un programme où il proclame sa foi catholique et sa volonté de redresser la ruralité. Il a déjà recueilli 12 parrainages validés par le Conseil Constitutionnel. Nous l’avons interrogé au sujet notamment de sa Foi et de son opinion sur les problématiques de profanations et d’entretien des églises.
Observatoire de la Christianophobie : Nicolas Miguet, vous faites état de votre Foi Catholique…
Nicolas Miguet : Oui, et je suis le seul. J’étais un peu surpris d’être aussi le seul candidat à venir pour la Marche pour la Vie début 2022, tandis que Macron, lui, donne la Légion d’Honneur à Mgr Gollnish et Pécresse se prétend elle aussi catholique. je suis né le 16 janvier 1961, j’ai été baptisé le 22 janvier, j’ai fait ma communion, ma confirmation, je suis catholique pratiquant, chaque semaine à la paroisse Sainte-Marie du Pays de Verneuil dans l’Eure.
Observatoire de la Christianophobie : pourtant, peut-on ranger la religion derrière la bannière d’un parti ?
Nicolas Miguet : Ces valeurs sont aujourd’hui au milieu du débat. De Sarkozy à Macron, ils n’ont jamais cessé de faire reculer nos valeurs fondamentales, notamment pour le respect de la vie. Je défendrai la préservation de la vie, la mise en place d’alternatives à l’avortement, comme les maisons Marthe et Marie. Aujourd’hui on allonge le délai de l’avortement de 12 à 14 semaines alors qu’on sait que le foetus suce déjà son pouce – ce sont des débats où la parole catholique n’est plus présente.
Observatoire de la Christianophobie : la parole catholique est aussi difficilement audible, car pendant ce temps les diocèses organisent des réunions “oecuméniques” dans les églises où des sourates sont lues dans le choeur d’une des plus grandes églises de Paris, ou donnent l’argent du denier du culte pour des mosquées.
Nicolas Miguet : Parfois, il faut être plus catholique que nos évêques
Observatoire de la Christianophobie : En quinze jours début janvier, une douzaine d’églises ont été attaquées dont la moitié profanées en France. Quel est votre avis ?
Nicolas Miguet : Ces profanations bénéficient d’un silence complice. Des statues notamment ont été décapitées, à Saint-Denis par exemple. C’est l’action du diable. Il faut dénoncer ces actes et mettre en place des sanctions extrêmement sévères. Ce n’est pas la même chose que de voler une caisse d’une mairie.
Observatoire de la Christianophobie : pourtant, pour la loi, forcer un tronc dans une église ou une caisse dans une mairie, ça revient au même.
Nicolas Miguet : quand des gens sont simplement montés sur la mosquée de Poitiers pour y déployer une banderole, sans rien dégrader, ils ont été condamnés très lourdement. La loi doit être appliquée, en ce qui concerne les profanations et les actes anti-religieux, de façon entière et sévère. C’est comme à Nanterre, où il n’y a toujours pas eu d’arrestations parmi ceux qui ont attaqué la procession – la loi prévoit pourtant des sanctions très sévères, alors appliquons là.
C’est aussi l’ambiance de la société, qui tend à ne plus défendre nos valeurs, même parmi les convaincus. Aujourd’hui, il y a 80% des maires qui ne parrainent plus aux présidentielles, parmi eux, 70% souhaiteront se faire enterrer à l’église – une grande majorité d’entre eux entretient les églises, pour les autres, je souhaite qu’il y ait une voix citoyenne pour leur demander des comptes. En 1999 j’avais obtenu 312.000 voix aux européennes – c’est une voix qui est écoutée.
Observatoire de la Christianophobie : aujourd’hui, des maires continuent de mettre de l’argent dans des églises rurales qui ne servent presque plus – et généralement, aux enterrements des derniers fidèles, tout en proposant que les nefs soient transformées en salles polyvalentes ou en foyers – le choeur resterait au culte. Des aménagements semblables ont été faits lors de la reconstruction de l’église de la Tourlandry (49), le maire du Houssay en Mayenne a ouvert le débat. Qu’en pensez-vous ?
Nicolas Miguet : Ces maires sont nés dans un pays aux racines chrétiennes, ils doivent le transmettre intact. Ils ont touché un héritage qu’ils doivent transmettre et non dilapider. Et dans nos campagnes, le seul patrimoine à même d’attirer les touristes, c’est la jolie église. On nous dit qu’il n’y a plus de fidèles, mais à Châteaudun quand le maire a voulu désacraliser l’église de la Madeleine pour la vendre à Julien Cohen, la pétition contre ce projet a été signée par la moitié de la population, alors qu’il y a 2% de pratiquants. Donc quand on dit qu’il y a une indifférence générale quant au devenir des églises, c’est faux.
Observatoire de la Christianophobie : nombre de maires ruraux restent pourtant désemparés quant à l’ampleur des coûts d’entretien – qui devient vite lourd – et de restauration des églises rurales. Que proposez-vous ?
Nicolas Miguet : Je propose de rééquilibrer les crédits alloués au patrimoine et à la culture. Aujourd’hui, 80% vont à Paris et aux grandes villes, et financent des gabegies, comme la rénovation du Grand Palais ou des musées d’art moderne et des FRAC dans des grandes villes qui en ont les moyens par ailleurs, alors que les municipalités rurales, non.
Observatoire de la Christianophobie : Un dernier mot ?
Nicolas Miguet : Mon projet ne pourra être débattu que si j’ai 500 parrainages. Aujourd’hui j’en ai une dizaine, ce n’est pas suffisant. Si les gens qui vous lisent vont chacun vers votre maire et lui disent, Monsieur le maire, plutôt que de ne parrainer personne, voilà un candidat qui se revendique catholique et souhaite défendre le patrimoine rural, que vous puissiez avoir des crédits pour l’entretenir et le valoriser, on peut y arriver. En 2012 il ne m’a manqué que cinq parrainages pour pouvoir me présenter.