Au moins cinq plaques de soldats morts pour la France lors de la première guerre mondiale – les Poilus – ont été volées à Blet dans le Cher et revendues en ligne. C’est le Souvenir français qui les a trouvées et alerté les autorités.
“C’est abominable, honteux !” Roger Boizat, délégué général du Souvenir français dans le Cher n’a pas de mots assez forts pour dénoncer la mise en vente de plusieurs médaillons funéraires de soldats originaires de Blet dans le Cher.
Ce lundi 20 mars, le Souvenir français a déposé plainte dans le Vaucluse après avoir repéré dans le week-end la mise en vente sur Ebay de plusieurs médaillons. Derrière cette découverte, Jean-Pierre Mennessier, chargé de mission pour la veille mémorielle. “J’ai d’abord loupé une vente avec un vendeur, qui proposait une première plaque, explique le spécialiste de la traque en ligne. Et puis voilà qu’il m’en propose une en dessous de table, sans passer par Ebay. Puis quelques minutes plus tard, une autre. Quand j’ai fait mes recherches sur les noms figurant sur ces trois plaques, j’ai découvert qu’elles venaient toutes de Blet ! C’est gros, très gros !”
Intrigué, Jean-Pierre Mennessier se souvient alors qu’il a déjà acheté une plaque de ce vendeur en 2022. Surprise : elle appartient aussi à un soldat de Blet.
Dans le courant de la semaine, les gendarmes du Vaucluse rappellent Jean-Pierre Mennessier. Ils affirment avoir récupérer deux plaques chez le revendeur. Nouvelle surprise : un cinquième nom, qui n’avait pas été repéré jusque là, apparaît. En tout, ce sont donc cinq plaques venues du même endroit qui ont été vendues par la même personne.
Jean-Pierre Mennessier ne cache pas sa colère : “Ce n’est pas le simple vol d’un objet. On parle de vie, de mémoire. Sur ces médaillons, il y un portait, un nom, l’endroit où est mort le soldat !”
Le nom de ces poilus, leur portrait sont apposés sur ces médaillons, des plaques en faïence ovales. Des objets parfois convoités, vendus entre 75 et 280 euros d’après le Souvenir français. Si la vente de ces plaques peut être faite par la famille, l’association estime dans le cas de Blet que ces plaques ont été volées sur les tombes puis revendues.
La pratique ulcère le délégué général du Souvenir français dans le Cher Roger Boizat : “On leur enlève encore une fois leur identité. Ce n’est pas normal ! Qui a inventé ça ? On enlève pas une plaque sur une tombe pour gagner de l’argent. On va au travail pour gagner de l’argent, on n’arrache pas des plaques !”
Avec sa plainte, l’association espère découvrir qui est à l’origine du vol et surtout récupérer ces médaillons funéraires”.
Source : France Bleu