La conférence épiscopale nationale du Congo RDC (CENCO) a exprimé auprès de Aide à l’Eglise en Détresse son extrême inquiétude quant à l’évolution de la situation dans l’est du pays. En Kivu et en Ituri, la situation continue à se dégrader alors que plusieurs groupes islamistes, proches d’Al Quaïda ou de l’Etat Islamique, sont présents dans la région.
Pêle-mêle les évêques dénoncent « l’occupation des terres », « l’exploitation illégale des ressources naturelles » ou encore « l’islamisation de la région au mépris de la liberté religieuse ». Lors de la visite de la CENCO dans le Nord-Kivu et en Ituri, des témoignages de conversions forcées à l’islam faites par des miliciens des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe affilié à l’Etat Islamique en 2019, sont parvenus aux évêques.
Ces combattants « voient dans l’islamisation de la région une stratégie pour avoir une influence négative à long terme sur la situation politique générale du pays », dénoncent encore les évêques de la CENCO. Venus de l’Ouganda, les miliciens de l’ADF ont étendu leur zone d’opérations au Nord-Kivu, riche en ressources naturelles, où ils pratiquent depuis 2013 des raids meurtriers et des razzias.
Selon ces derniers, l’activisme des islamistes dans l’est du Congo-Zaire a déjà fait « 6000 morts à Beni depuis 2013, plus de 2000 à Bunia seulement en 2020, au moins 3 millions de déplacés et 7500 personnes enlevées ». Quant à la mission de l’ONU (MONUSCO), elle est accusée d’incompétence voire de complicité par les populations locales après que les troupes de l’ONU n’aient pu, à plusieurs reprises, empêcher des massacres à proximité immédiate de leurs positions.
Source : AED en Angleterre (ACNUK.com)