Que deux États signent un accord et s’entendent pour que ses termes demeurent secrets, n’est pas une nouveauté et cela ne pose pas de problème pour autant que les deux parties contractantes soient de bonne foi et comprennent identiquement ce dont dispose l’accord. Si la bonne foi du Saint-Siège ne saurait, a priori, être mise en doute, on a tout lieu de suspecter celle du Parti communiste chinois… L’interprétation que ce dernier fait de l’accord et la persécution systématique qu’il mène, le révèlent abondamment. Le Saint-Siège s’en inquiète et s’empresse de coller des rustines là où il peut comme l’indique assez le long document du cardinal Zen que nous publions, par ailleurs, dans cette livraison. Il est naturel que des voix s’élèvent pour demander que les termes de l’accord soient révélés. Nous en signalons une ci-dessous tant elle nous semble de bon sens. Mais le Saint-Siège peut-il rendre public les termes d’un accord qu’il s’est engagé, avec l’autre contactant, à garder secrets ? Ce serait, à coup sûr, une mise à mort de l’accord lui-même au détriment des quelques avantages que le Saint-Siège espéraient en tirer, mais sans aucun effet quant à la poursuite de l’étranglement du catholicisme en Chine, mené par le Parti communiste…
L’accord secret entre le Vatican et le gouvernement communiste chinois est utilisé pour écraser l’Église catholique dans ce pays et empire les choses pour les fidèles catholiques de Chine, selon une militante des droits des femmes.
Reggie Littlejohn, présidente de Women’s Rights Without Frontiers, a expliqué à Raymond Arroyo d’EWTN comment la nature secrète de l’accord du Vatican avec le gouvernement dirigé par le Parti communiste est exploité par les responsables chinois d’une manière destructrice.
« Le pape François dit qu’il tente d’unifier les deux Églises, l’Église souterraine et l’Église au-dessus du sol. Mais, en fait, ce qui se passe, c’est qu’en raison du caractère secret de cet accord, le Parti communiste l’utilise pour matraquer l’Église, décimer ses églises, décimer ses sanctuaires mariaux, arrêter ses prêtres », a déclaré Littlejohn.
« J’estime que le texte de cet accord devrait être rendu public, poursuit Littlejohn, parce que ce que fait le Parti communiste, ce qu’il continue à dire c’est “votre propre Pape nous a dit que nous pouvions le faire”. Je n’ai aucun doute sur le fait que le pape François et que cet accord n’ont pas autorisé les choses qui se passent. Mais le fait est que son caractère secret laisse les gens en Chine désarmés. »
Littlejohn est passée au ton de la moquerie quand on lui a posé une question sur la récente déclaration de Mgr Ignatius C. Wang, évêque auxiliaire de San Francisco, dans laquelle il estime que l’accord entre le Vatican et la Chine est très bon, mais précise : « Je me contente d’espérer qu’il n’arrive pas que [le gouvernement chinois] en envoie des mauvais [évêques désignés par le gouvernement communiste et soumis à ratification par le Saint-Siège] avec intention pour qu’ils soient approuvés à Rome. »
Elle a répliqué : « Évidemment qu’ils vont en envoyer les mauvais à Rome avec toute intention. Je suis désolée, mais je n’ai aucune confiance dans le Parti communiste chinois. »
Littlejohn prédit que le gouvernement chinois soumettra trois hommes [une terna] à l’approbation de Rome, « alors que chacun de [ces trois hommes] considère le Parti communiste chinois comme Dieu ». Si ces trois hommes proposés « n’ont aucun respect pour la vraie Église et sur le fait que c’est Jésus-Christ qui doit être la tête de l’Église et non le Parti communiste chinois, [le pape] n’aura aucun bon choix à faire pour en choisir un. C’est la catastrophe assurée ».
Littlejohn prétend que la déclaration de Mgr Wang selon qui la persécution religieuse en Chine n’est pas pire qu’à d’autres époques, est “autruchiste”, comme l’autruche que se cache la tête dans le sable.
Les commentaires de Littlejohn suivent de près la publication par le département d’État de son rapport annuel sur la liberté religieuse dans le monde. « Le Parti communiste chinois a manifesté une hostilité extrême envers toutes les fois religieuses depuis sa création, a signalé le secrétaire d’État Mike Pompeo. Le Parti exige que lui seul soit appelé Dieu. C’est pourquoi, comme effort pour documenter toute l’ampleur des abus contre la liberté religieuse à Jinjiang, nous avons ajouté une section spéciale dans le rapport de cette année sur la Chine. »
« La Chine a déclaré la guerre à la foi, a annoncé Samuel Brownback, ambassadeur extraordinaire [des États-Unis] pour la liberté religieuse, lors d’un point de presse. Nous avons constaté un accroissement des abus contre les croyants de la part du gouvernement chinois dans toute la Chine continentale. »
Brownback a déclaré que la persécution religieuse en Chine était habituellement épisodique et ne concernait que certaines régions, mais que tout cela avait changé.
« La réglementation religieuse est désormais l’œuvre du Parti communiste et non pas celle du gouvernement, ce qui semblait être une différence sans guère d’importance, mais les choses ont tourné tout différemment. Et voilà pourquoi les choses se passent ainsi en Chine aujourd’hui, malheureusement. »
Source : Life Site News, 15 juillet 2019 – © CP pour la traduction.