Un jugement du 14 janvier à Cherbourg, pour des faits de harcèlement entre employés au service des cimetières de Cherbourg, met au jour des faits plus graves puisqu’ils concernent l’atteinte à la dignité des morts, notamment lors de relèvements – quand les concessions prennent fin sans être renouvelées et que les corps sont transférés à la fosse commune.
“Les faits se seraient déroulés à Cherbourg du 1er janvier 2021 au 1er mars 2022. Un de ses collègues, employé le 1er mai 2021, serait son souffre-douleur. Le prévenu est son supérieur. Il ne lui expliquerait rien. Il ne lui parlerait que pour l’insulter, l’appellerait “bozo”. Il le pousserait sur des sacs dans le garage.
Il lui aurait fait retirer des cadavres pas encore décomposés des fosses pour les mettre en fosse commune. Un autre employé reconnaît les faits. Ce dernier aurait été aussi victime de son supérieur. Le mis en cause les aurait envoyés faire n’importe quoi. Il aurait aussi soustrait au service de la ville : essence, bois, gravier, sable pour construire sa terrasse. Le prévenu aurait réclamé l’apéritif chaque midi et des bières dans la journée.
Le parquet a requis contre lui six mois de prison avec sursis et une interdiction de contact pendant trois ans. Le délibéré sera rendu le 25 février à 13h30“.
Source : la Manche Libre
L’article d’Ouest-France donne plus de détails sur cet épisode en particulier. Un employé a déclaré à la barre : “il nous forçait à creuser à la main alors que ce n’est pas nécessaire puisque la pelle mécanique peut le faire. Mais surtout il nous envoyait vider des tombes alors même que les corps n’étaient pas encore décomposés. Normalement on aurait du tout refermer, mais il nous a forcés à continuer l’exhumation. On a du tout mettre dans des boîtes pour la fosse commune. L’odeur était pestilentielle; on avait envie de vomir. Je me suis renseigné, je savais qu’on risquait 15 ans de prison et 50.000 euros d’amende“.