La mission interministérielle sur les actes anti-religieux a présenté le bilan – probablement loin d’être exhaustif, car nombre de faits ne sont pas signalés – des actes anti-religieux en France en 2021. Parmi les 1659 actes recensés, 857 concernent les religions chrétiennes et 589 le judaïsme – religion dont les fidèles et les rabbins sont le plus sensibilisés, en France, à la nécessité de signaler chaque acte hostile.
“Après une trentaine d’auditions et quatre déplacements sur le terrain, les députés Isabelle Florennes (MoDem) et Ludovic Mendes (LREM), missionnés par le premier ministre pour dresser un état des lieux des violences contre les religions, ont fait un point d’étape avant la remise de leur rapport, début mars.
Les chiffres sont établis par le bureau des cultes sur la base des plaintes enregistrées par le ministère de la justice et des remontées de terrain des services de renseignements. Mais elles n’offrent qu’une part de la réalité. « Beaucoup de faits sont passés sous silence », explique Ludovic Mendes.
La communauté juive est la plus organisée pour signaler systématiquement les actes ou menaces.
Côté catholique, une personne est spécialement chargée au sein du secrétariat de l’épiscopat de sensibiliser les fidèles à la nécessité de qualifier les faits et de déposer plainte“.
En pratique néanmoins les diocèses et les paroisses organisent souvent l’omerta sur les faits de vandalisme et de dégradation, notamment à Saint-Denis récemment (publiés par la presse russe), à Vitry (publié par le Parisien, à retardement, après une fuite d’information auprès des fidèles), ou encore à Poitiers (retrouvé et publié par Valeurs Actuelles qui enquêtait sur un autre fait).
Pourtant taire les faits n’empêche pas leur réitération et leur agravation – c’est ainsi qu’une première dégradation de la Vierge de Saint-Pierre le Vieux, à Strasbourg, avait été tue par la paroisse, avant de ressortir quand la statue a été brisée tout à fait par des vandales.