Le Padreblog a interrogé mi-janvier 2022 le curé de Bondy, Henry Dollié, au sujet des profanations en série survenues dans la première quinzaine de l’année – une demi-douzaine d’églises profanées et autant vandalisées, en France métropolitaine et en Guyane.
“Mon sentiment, c’est évidemment la colère et aussi une certaine lassitude face à cette agressivité, cette barbarie gratuite. Mais en même temps, je me dis que l’Église dérange. Au plan financier, ces dégradations ne rapportent rien à ceux qui les commettent. Les attaques sont en fait d’ordre symbolique. Brûler un autel, profaner un tabernacle, c’est de l’ordre symbolique. L’Église continue de représenter quelque chose de fort, même si les gens ne savent pas forcément mettre des mots dessus. Nous ne laissons pas indifférent.
Au milieu de la ville, nos église resteront ouvertes. On est très vulnérables, on choisit de l’être et c’est un signe donné pour la ville dans un climat général très tendu, très agressif. Toute cette jeunesse n’a pas de repères, elle grandit n’importe comment, sans modèle. Alors mon coeur de prêtre est aussi saisi d’un grand sentiment de pitié. Pauvres jeunes : dans un autre contexte, ils auraient pu être tellement différents“.
Néanmoins, il y a eu une forte assistance à la messe de réparation dans son église, pillée et profanée ainsi que celle de Romainville dans la nuit du 9 au 10 janvier dernier :
“Je suis touché par l’énorme sursaut de la foi. La messe de réparation a été très fréquentée. Les chrétiens tiennent bon, ils proposent leurs services, ils se cotisent pour réparer les dommages. D’ailleurs, notre paroisse comprend aussi des Chaldéens et des Tamouls qui ont fui leur pays d’origine parce qu’ils ont été persécutés. Pour eux, il est clair que la persécution des chrétiens fait partie de l’ordinaire. Alors, loin d’être résignés ou découragés, avec eux, nous nous retroussons les manches et nous restons debout.
Par ailleurs, la violence contre l’eucharistie nous invite à un surcroit d’adoration, de vénération du Seigneur et de vie spirituelle. Là-aussi, plus que jamais, on continue car l’amour vaincra.”