La situation continue à se tendre en Birmanie où le mouvement de refus du putsch militaire du 1er février dernier ravive les braises de la guerre civile. L’armée, non contente de faire irruption dans les églises catholiques, protestantes ou les temples bouddhistes qui abritent des civils déplacés, les bombarde désormais à l’artillerie lourde.
Le dimanche 23 mai, les militaires ont attaqué à l’artillerie le village de Kayan Tharyar, à 7 km de Loikaw, capitale de l’état de Kayah dans le centre du pays, pour déloger, d’après leurs dires, des rebelles présmés. Un obus de mortier a touché l’église du village où des civils avaient trouvé refuge, tuant au moins deux fidèles catholiques.
Par ailleurs, la cathédrale du Sacré-Coeur de Pekhon, à une quinzaine de kilomètres de Loikaw, a été elle aussi touchée par des obus de mortier tirés par l’armée. Les Jésuites condamnent « ces crimes odieux dans les termes les plus forts possibles » et appellent les militaires à arrêter de détruire églises et villages.
L’Etat de Kayah, où des missionnaires sont actifs depuis 1800, est le cœur battant du catholicisme en Birmanie, avec plus de 90.000 catholiques sur 355.000 habitants.
Le pays continue de s’enfoncer dans la violence, alimentée de tous cotés : depuis le 1er février, au moins 818 personnes ont été tuées dans les affrontements. Le 17 mai, d’après les médias loyalistes, des roquettes de 107 mm auraient été utilisées pour attaqyer une base aérienne à Taungoo, tandis que la ville de Mindat, gagnée à la rébellion, serait littéralement assiégée par l’armée qui a déjà eu plusieurs morts dans des affrontements urbains. Trente villes sont soumises à un couvre-feu de 20 heures à 4h du matin, qui commence à 18h à Mandalay et Yangon, épicentres de la rébellion.
Source : Fides.org (24.5.2021)