Après le vaccin ou le test pcr dans certains pays, la carte d’électeur.
Ce qui partait peut être d’une bonne intention – inciter les fidèles à voter pour peser plus nettement et mettre au premier plan les problématiques d’insécurité qui pèsent sur les chrétiens en général et les catholiques en particulier (razzias, attaques, enlèvements, groupes djihadistes nombreux et concurrents, passivité de l’armée voire complicité de certains hauts responsables des forces de l’ordre…) est en train de provoquer une polémique majeure au Nigeria.
“No PVC, no Mass » (pas de carte d’électeur permanente, pas de messe). C’est la solution trouvée de certains prêtres du Nigeria pour forcer leurs fidèles à retirer les cartes d’électeurs pour voter massivement lors des élections générales de 2023. L’enrôlement et le retrait des cartes d’électeurs lancés par la Commission électorale indépendante du Nigeria pour les élections des gouverneurs des États fédéraux et du président de la République doivent s’achever à la fin du mois de juin.
Dans le diocèse de Pankshin, dans le centre-nord du Nigeria, le père Kefas Gogwina renvoie dimanche 12 juin, tous ses paroissiens venus à la messe sans leurs cartes d’électeurs. « Comme je vous l’ai dit la semaine dernière, si vous n’avez pas votre carte d’électeur, vous n’assisterez pas à la messe, explique-t-il aux fidèles massés devant la porte d’entrée de l’église. Quand je le disais, certains pensaient que c’était un jeu. Désormais ce sera ainsi, sans carte d’électeurs vous ne serez pas admis à la chapelle pour la messe. »
Le prêtre qui a vérifié les cartes d’électeurs à l’entrée de l’Église, a rappelé que son intention est d’exhorter ses fidèles à prendre au sérieux leurs rôles de citoyens. À ses yeux, ce n’est pas normal que les chrétiens soient nombreux dans les églises et que durant les élections ils s’abstiennent de voter. « Cela veut dire que notre nombre, notre population ne signifie rien ! » a-t-il déploré.”
Le 13 juin, le diocèse de Pankshin a condamné dans un communiqué l’action du prêtre – qui aurait eu au moins un confrère qui l’aurait imité – mais rappelé la nécessité pour les fidèles d’aller voter.
Et Jésus, lui, avait il une carte d’électeur ?
Source : la Croix Africa