Un salésien est interviewé par l’agence Fides, début juin, sur la vie quotidienne dans l’agglomération de Port-aux-Princes en Haïti :
“« La vie en Haïti, en particulier dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, ne peut être décrite avec des mots. Nous sommes dans un état d’anarchie presque totale. Les gens sont généralement incapables de mener à bien leurs activités et les routes principales sont fermées ». Ce témoignage dramatique est celui du père Victor Auguste, missionnaire salésien, sdb, en Haïti. « La violence des gangs provoque des déplacements considérables de personnes, en particulier de femmes et d’enfants ». Malgré la grande précarité et les difficultés, les missionnaires salésiens, comme beaucoup d’autres, continuent à soutenir le peuple haïtien.
« Chaque jour, nous sommes confrontés à d’énormes risques. Lorsque j’entends qu’une institution a été attaquée, je me demande quand ce sera notre tour”, poursuit l’économe missionnaire. Il y a quelques semaines, ils ont kidnappé des religieuses, sont entrés dans leur maison et les ont emmenées. Elles sont réapparues quelques jours plus tard. Il en va de même pour la population civile. Ils disparaissent et demandent de l’argent pour les libérer. Nous vivons au milieu des événements et, comme nos frères et sœurs, nous sommes confrontés aux mêmes difficultés. Nous n’avons jamais envisagé l’option de quitter le pays ; partir signifierait abandonner notre mission d’aider ceux qui en ont le plus besoin en ces temps difficiles. Il est vrai que nous sommes tous vulnérables aujourd’hui, mais c’est notre choix de vie. Le fait d’être proche des gens, de vivre ce qu’ils vivent est déjà un grand signe d’espoir car nous espérons nous organiser pour les aider dans leurs besoins les plus urgents ».
« Nous vivons constamment dans un climat d’insécurité, avec des déplacements forcés et des famines. Les problèmes de nourriture, de kits sanitaires et d’eau potable doivent être résolus d’urgence. Il est également très difficile d’assurer la survie économique. Le peu d’argent que nous avions était destiné à l’inscription des élèves. Aujourd’hui, la plupart des écoles de Port-au-Prince ne peuvent pas ouvrir“.