Monsieur le Président de la République, la communauté internationale a accueilli la semaine dernière avec soulagement l’annonce de la libération d’Asia Bibi, chrétienne pakistanaise, condamnée à mort pour supposé blasphème et emprisonnée neuf ans, acquittée par la Cour Suprême, restée en prison plusieurs semaines malgré cette décision puis, enfin, libérée… mais toujours bloquée dans son pays où sa vie est en grand danger.
Monsieur le Président de la République, il y a urgence à l’exfiltrer du Pakistan où plusieurs de ses soutiens ont été menacés voire assassinés par des fanatiques musulmans ces dernières années. Le gouvernement pakistanais n’est, à l’évidence, pas en mesure de garantir la sécurité d’Asia Bibi et de sa famille. Le Royaume-Uni, où vit une importante communauté pakistanaise, avait un temps été pressenti pour accueillir celle qui, tant dans son pays qu’à l’international, est devenue une icône des chrétiens persécutés et de la lutte des femmes pour défendre leurs droits face aux fondamentalistes. Mais sa demande d’asile politique aurait été rejetée, les Britanniques craignant apparemment des troubles à l’ordre public sur leur sol.
Monsieur le Président de la République, la France s’honorerait à octroyer l’asile politique à Asia Bibi. L’enjeu n’est pas qu’humanitaire. Il est aussi de montrer, en actes, la résistance de notre nation aux pressions des extrémistes et de réitérer notre détermination à défendre nos valeurs fondamentales de liberté, d’égalité et de fraternité. Pour que « Je suis Charlie » ne soit pas un slogan trop vite relégué dans les livres d’histoire, pour que « Je suis Paris » demeure un élan qui nous porte à garder vivante la flamme de la solidarité et du refus de l’oppression, nous devons accueillir Asia Bibi en France.
Joëlle Garriaud-Maylam,
sénateur LR des Français de l’étranger,
et 47 de ses collègues