Entre rassemblements « festifs » ou « bon enfant » et débordements commis dans des « proportions tout à fait classiques », la presse n’en finit pas de minimiser les actes délictueux qui ont été commis par les supporteurs de l’équipe algérienne lors de la Coupe africaine des nations.
Les catholiques devraient en savoir quelque chose.
Dans la nuit du 14 juillet, après la victoire de l’équipe d’Algérie contre celle du Nigéria en demi-finale, les supporteurs de la première ont manifesté leur joie en… attaquant le lycée privé catholique privé Saint-Rémi de Roubaix. Après avoir forcé le lourd portail de l’établissement, ils ont commencé à s’en prendre à sa porte d’entrée intérieure afin de pénétrer dans l’enceinte de l’établissement. Leur travail de sape a été malencontreusement stoppé par l’arrivée des forces de l’ordre mettant un terme à ce que le quotidien La Voix du Nord qualifie joliment de « manifestation de joie ».
Après la finale gagnée par l’équipe algérienne sur celle du Sénégal, les supporteurs euphoriques de la première ont pénétré nuitamment, le 19 juillet, dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Belleville à Paris (XIXe arrondissement), après avoir brisé une lucarne. Ils en ont vandalisé l’intérieur. D’où la plainte du curé.
Les signalements dans la grande presse ont été extrêmement retenus pour le premier incident et inexistants pour le second. Ce sont les réseaux sociaux qui ont été révélé ces faits – l’Observatoire de la christianophobie ayant fait son travail habituel d’information grâce notamment aux signalements de ses lecteurs.
Imaginons un instant qu’à l’occasion d’une autre coupe de football, que des supporteurs français s’en soient pris à une école coranique et à une mosquée dans un pays autre que la France… Le tintouin médiatique aurait duré plus d’un jour dans nos médias, le Président de la République et toute une flopée de ministres et de ligues de vertu auraient surenchéri en dénonciations outrées contre ces vandales islamophobes.
Sur ce qui vient de se passer en France, ce n’est pas le vacarme qui fut assourdissant mais le silence. Chacun en tirera les conclusions qui s’imposent.
Daniel Hamiche, rédacteur en chef