Le 22 février dernier deux hommes avaient passé à tabac un prêtre aux abords de l’église saint Eusèbe d’Auxerre, l’insultant ainsi que la religion catholique, à cause du bruit des cloches. Jugés fin mars, ils ont été condamnés à dix mois ferme; le caractère christianophobe de l’agression a été constaté de nouveau à l’audience par le prêtre victime, qui ne s’est cependant pas porté partie civile.
Comme l’indique la presse locale, “des jumeaux âgés de 31 ans ont été condamnés à 10 mois de prison fermes, assortis, pour chacun, de plusieurs mois de sursis probatoire et d’une obligation de soins. Ils étaient jugés en comparution immédiate, ce vendredi 21 mars, pour des faits qui se sont déroulés le 22 février dernier, vers huit heures du matin, devant l’église Saint-Eusèbe à Auxerre. À la barre, ils se sont montrés confus et fuyants et ont laissé entrevoir des caractère très différents. L’un, Anthony, se dit lui-même agressif. “Je me sens assez vite attaqué” reconnaît-il. Il exprime une fragilité psychologique et une consommation excessive de cannabis. Alors, ce matin de février, il le dit : il a perdu le contrôle. Mais s’il a porté des coups au prêtre, c’est en réponse à l’agression du religieux. “Le premier contact physique, c’est lui”, affirme-t-il, expliquant sans convaincre que le prêtre aurait “repoussé ” son frère et aurait refusé le dialogue.
Quand à la motivation anti-religieuse de leur agression, les deux prévenus la nient. Mais ils reconnaissant toutefois qu’habitant en face de l’église, ils étaient constamment gênés par les cloches. “Oui c’est vrai, je lui ai demandé pourquoi les cloches sonnaient plus souvent en ville qu’à la campagne… Ça nous empêche de dormir” dit Anthony. “Habiter à côté d’une église, c’est compliqué” ajoute Mickael. Et c’est donc cette question un peu absurde sur les cloches de l’église qui a entrainé un échange… qui s’est transformé en violence physique. Et il y a cette phrase, lâchée avant les coups, que les prévenus contestent mais que la victime a réaffirmée : “espèce de connard, religion de merde, religion moyenâgeuse !”
Le prêtre ne s’est pas porté partie civile dans ce dossier. “Je ne veux pas les accabler”, dit-il simplement. Ce religieux, bénévole au secours catholique, aumonier à la maison d’arrêt d’Auxerre, est un homme tourné vers les autres. “Pensez-vous avoir été agressé à cause de votre religion ? ” lui demande le président du tribunal. “Je l’ai ressenti comme tel mais je ne veux par entrer dans la polémique. J’ai refusé de répondre aux journalistes, je ne veux pas mettre d’huile sur le feu. Mais oui, il y avait un aspect haineux. Je ne veux pas les enfoncer, mais je pense que la justice doit passer”.