Le 5 juillet dernier, le prêtre et des fidèles de la communauté FSSPX d’Avignon dans le Vaucluse ont emmené des statues, la chaire, un autel, des bénitiers et d’autres mobiliers de l’église de la Vernarède dans le Gard, où ils ont aussi scié les barrières de communion en fer forgé et enlevé des éléments mobiliers avec des perforateurs. Bien que fermée pour cause d’arrêté de péril depuis 2018, cette église construite au temps où la Vernarède était le siège d’une exploitation minière prospère, était encore affectée au culte, la FSSPX n’avait aucun droit d’y prélever du mobilier sans l’accord du préfet et de l’évêque. Une plainte a été déposée, le parquet d’Alès a ouvert une enquête pour vol, abus de confiance et abus de faiblesse.
La FSSPX d’Avignon s’est prévalu d’une autorisation donnée par le maire, et du soutien de l’association de sauvegarde de l’église – cependant, bien qu’elle ne soit plus desservie suite à son mauvais état, elle est toujours affectée au culte – c’est donc à l’évêché de décider du devenir du mobilier. La désaffection d’églises, procédure très stricte et encadrée, ne peut être prononcée de fait et doit passer par l’accord obligatoire et de l’évêque, et du préfet, comme l’explique Riposte Catholique qui rappelle la procédure et donne un cas d’application en Ariège, où la mairie avait tenté de désaffecter une chapelle en forçant la main à l’évêché, qui a tenu bon.
Par ailleurs, s’obstinant à ne pas rendre les objets pris, le prieur de la FSSPX d’Avignon a tenté de faire pression sur ceux de ses fidèles qui s’étaient émus de la situation, et conduit la presse locale, puis nationale, à s’intéresser à cette triste affaire. Par ailleurs aucun écrit n’a encadré cette cession de mobilier, ni du côté du maire, ni du côté de l’association de défense du patrimoine, et aucune estimation n’a été faite.
Le reportage du 19/20 de France 3 paru le 10 juillet dernier nous apprend par ailleurs que la délibération du conseil municipal en mai dernier ne concernait pas la FSSPX, mais l’association de sauvegarde du patrimoine, autorisée par la mairie à mettre certains objets de l’église à l’abri – cette délibération est probablement en partie entachée d’illégalité, au vu du régime légal des objets affectés au culte. Il montre aussi des dégâts dans l’église – trous dans le sol, boiseries et stations du chemin de croix déposées, chaire enlevée…
Le procureur de la République a envoyé hier, 10 juillet, une lettre à la FSSPX d’Avignon leur demandant de rendre tout ce qui a été pris; c’est aussi le souhait du maire et de l’association de défense du patrimoine. Dans les colonnes de Famille Chrétienne, la FSSPX annonce que ce qui a été pris sera rendu.
Communiqué du diocèse de Nîmes :