Le 17 avril dernier, l’église orthodoxe russe Saint-Séraphim de Sarov a été détruite dans un incendie qui serait criminel selon la paroisse, après des menaces reçues par ce lieu de culte et d’autres églises orthodoxes russes depuis fin février dernier.
Les autorités, elles, poursuivent la thèse de l’incendie accidentel et semblent déterminées à ne pas reconnaître son caractère criminel : “une source policière avait indiqué dimanche à l’AFP que des « fidèles auraient installé des tissus et allumé des bougies en vue de préparer l’office puis seraient sortis de l’édifice“.
Eventualité balayée par le curé de la paroisse :
“Selon le recteur, l’église, dans le XVe arrondissement de la capitale, ” n’est pas ouverte en dehors des offices, et seuls les membres de la paroisse chargés de l’entretien y ont accès. Les cierges sont allumés quelques minutes avant le début d’un office, or le feu s’est déclaré vers 16 h, environ deux heures avant l’office prévu”, ajoute l’archiprêtre Nicolas Crnokrak dans un communiqué.
“Il est donc impossible que des cierges aient pu être laissés allumés et sans surveillance dans l’église. Enfin, aucun des membres de la paroisse présents au moment où l’incendie a été détecté n’a déclaré à la police avoir allumé de cierge; si un cierge a été allumé, ce qui paraît très peu probable d’après les témoignages des personnes présentes, cela ne peut en aucun cas avoir été autorisé par la paroisse“.
Une enquête a tout de même été ouverte. Le bâtiment était construit en bois. Juste à côté, les pompiers ont réussi à sauver un bâtiment en pierre du XVIIIe.
“L’église abritait de nombreuses collections d’icônes datant pour la plupart des années 1930. Elles ont toutes été détruites en un quart d’heure, dont une très ancienne représentant saint Séraphin. Certains vêtements liturgiques ont néanmoins été préservés, tout comme l’icône « l’Encensoir d’or ».
« Il s’agit d’une broderie de Marie Skobtsova, célèbre poétesse russe, arrivée à Paris en 1923, était une religieuse orthodoxe et membre de la Résistance française. Elle est morte au camp de Ravensbrück en 1945 », raconte le recteur de la petite paroisse. Et d’ajouter : « Par miracle, l’antimension, objet signé par l’évêque et sans lequel on ne peut célébrer l’eucharistie chez les orthodoxes, a été trouvé intacte. L’épitaphion, cercueil qui symbolise l’enterrement du Christ, a également été sauvé. Nous pourrons l’utiliser lors de l’office du Vendredi saint cette semaine », note père Nicolas“.