Le chef de l’église méthodiste du Nigeria, Samuel Kanu-Uche, a été enlevé le 29 mai dernier puis libéré 24 h plus tard après le versement de la rançon de 220.000 euros demandée par ses ravisseurs.
“L’Église méthodiste a envoyé 100 millions de nairas (224 700 €) pour nous trois qui avons été kidnappés », a confirmé lors d’une conférence de presse mardi 31 mai, Samuel Kanu-Uche, le chef de l’Église méthodiste du Nigeria, libéré lundi 30 mai, après 24 heures de captivité. Le guide religieux a estimé que « l’armée nigériane est complice du kidnapping », ayant observé que des militaires se trouvaient autour de l’endroit où opérait le gang qui les a enlevés.
Dimanche 29 mai, le guide religieux et ses deux collaborateurs ont été enlevés sur l’autoroute de l’autoroute Enugu-Port Harcourt dans la zone du gouvernement local d’Umunneochi, dans l’État d’Abia (sud-est). Ils se rendaient à l’aéroport quand ils ont été attaqués par un groupe de jeunes armés.
« Ils nous ont emmenés dans la brousse et nous ont torturés. Au cours de la torture j’ai cogné mon œil droit sur un arbre et même quand le sang coulait et trempait mon mouchoir, ils n’ont pas eu l’impression que quelque chose se passait. Tout ce qu’ils ont dit c’est que nous devrions les suivre. », a-t-il expliqué.
La région du sud-est du Nigeria connaît une insécurité créée selon le gouvernement fédéral par les séparatistes du mouvement du Peuple indigène du Biafra (Ipob) qui réclament un État indépendant.
Au lendemain de cet enlèvement, le mouvement séparatiste a, dans un communiqué, condamné l’enlèvement du guide religieux et exigé sa libération sans condition : « Le Peuple autochtone du Biafra Ipob souhaite condamner dans son intégralité l’enlèvement du prélat de l’Église méthodiste, Son Éminence Samuel Kanu dans l’État d’Abia, nous considérons l’enlèvement du chef de l’Église méthodiste du Nigeria comme un sacrilège ».
L’Ipob a demandé aux ravisseurs « de libérer sans condition cet homme de Dieu respecté, ainsi que ses collègues kidnappés à ses côtés », et s’est interrogé sur « ce que les ravisseurs cherchent à obtenir en enlevant un prélat et ses collègues, qui ne sont ni des politiciens ni des sacs d’argent”
Depuis 2021 l’Eglise catholique a décidé de son côté ne plus verser de rançon, afin de décourager les nombreux groupes de kidnappeurs de s’attaquer à ses fidèles et ses représentants.
Source : la Croix Africa