À l’initiative de Wilson Chowdhry, président de la British Pakistani Christian Association (BPCA) et en présence de M. Sugeeshwara Gunaratna, Haut-commissaire1 adjoint du Sri Lanka au Royaume-Uni, un forum de hauts responsables tamouls des églises chrétiennes du Sri Lanka s’est tenu à Londres le 8 mai. Ce forum a préparé des recommandations au gouvernement du Sri Lanka, qui ont été transmises au Haut-Commissaire du pays au Royaume-Uni. En voici la traduction.
Le forum exhorte le gouvernement à:
• bannir les organisations extrémistes ethno-nationalistes comme le NTJ2, le Bodu Bala Sena3, le Siva Sena4, etc.;
• mener une ferme action contre les médias qui défendent l’ethno-nationalisme extrémiste;
• créer un mécanisme de surveillance dans l’esprit du «Tell MAMA »5 au Royaume-Uni, pour suivre les éléments extrémistes ethno-nationalistes, y compris dans les médias;
• mettre un terme à l’impunité des violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales, par des individus et des groupes impliqués dans l’ethno-nationalisme extrémiste et la discrimination ethnique;
• faire en sorte qu’aucune communauté ne soit autorisée à insister sur la nécessité de la primauté de sa religion, de sa race ou de sa culture aux dépens de l’harmonie raciale. Nous observons que le Sri Lanka ne dispose d’aucune législation pour atteindre cet objectif;
• incorporer et appliquer le Pacte international relatif aux droits civiques et politiques (PIDCP) en tant que législation axée sur les victimes ; de promulguer des lois interdisant les discours haineux et les organisations religieuses à lignes dures, et de promulguer toutes autres lois pertinentes afin d’obliger ceux qui les commettent, les incitent ou les commanditent à rendre des comptes et à payer des dommages ;
• promulguer une loi semblable à la Loi sur le maintien de l’harmonie religieuse6 de Singapour, pour maintenir et promouvoir l’harmonie religieuse au Sri Lanka;
• faire connaître la Déclaration et le Programme d’action de Durban7 en cingalais et en tamoul, comme composants des actions à mener en vue de l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est liée;
• appliquer la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciales;
• créer une Commission pour les minorités pour enquêter […] et agir sur l’intolérance et la discrimination envers les minorités ethniques et religieuses, au moyen d’une éducation sur le droit des minorités […];
• réviser les manuels et les programmes scolaires afin d’en éliminer les éléments susceptibles de promouvoir le racisme et la discrimination raciale ou de renforcer les stéréotypes négatifs sur les minorités;
• et introduire l’enseignement à l’étude comparée des religions dans les programmes scolaires nationaux.
Source: BPCA, communiqué du 13 mai 2019 – © CP pour la traduction.
1. Le High Commissioner est le titre accordé au Royaume-Uni, aux ambassadeurs des pays membres du Commonwealth britannique.
2. National Thowheed Jamath, groupe islamiste que le gouvernement a impliqué dans les attentats du dimanche de Pâques 21 avril 2019.
3. Organisation bouddhiste theravāda, nationaliste, extrémiste, islamophobe et antichrétienne.
4. Groupe politique constitué pour défendre les seuls intérêts des Tamouls hindous du Sri Lanka.
5. Organisation qui surveille l’activité islamophobe au Royaume-Uni et qui collabore avec la police britannique.
6. Loi votée en 1990 et appliquée deux ans plus tard, destinée à maintenir l’harmonie religieuse et les questions qui s y rapportent.
7. La DDPA « est un document exhaustif et pragmatique qui propose des mesures concrètes afin de lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée » (texte des Nations unies, 31 août-8 septembre 2001).
8. Convention des Nations unies entrée en vigueur le 4 janvier 1969.