Le journal breton Breizh info interviewe Marc Eynaud, auteur d’un ouvrage sur les actes christianophobes.
Extraits :
“Pourquoi les catholiques, dont la religion est après tout celle qui a fondé ce pays et installé rien de moins qu’une civilisation millénaire appelée la chrétienté est devenue invisible dans son propre pays? Pourquoi sommes-nous paradoxalement la religion la plus visible sur le plan de l’architecture et de l’Histoire mais aussi la plus détestée, du moins la plus combattue par la société? Sans doute parce que nous représentons une Histoire et un héritage dont la société a voulu se défaire. En rompant la transmission, en déconstruisant l’Histoire, les générations qui nous ont précédé ont tenté d’extirper le christianisme de nos racines. Mais ils vont s’apercevoir qu’en faisant cela, ils détruisent chaque jour un peu plus les racines d’un pays entièrement, qu’on le veuille ou non, fondé sur ce même christianisme. Quant à savoir qui sont les acteurs… On pourrait commencer par les catholiques eux-mêmes qui ont du mal à se positionner dans une société plus que jamais fracturée. Ensuite on pourrait citer trois siècle d’anticléricalisme, de déchristianisation parfois insidieuse, parfois brutale. En bref, on assiste au dernier acte d’un divorce à première vue irréversible entre le christianisme et la société française“.
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il ne se passe pas une journée sans qu’on signale des cas de profanation, de sacrilège, de vol, de malveillance et j’en passe concernant une église, une chapelle ou un calvaire. Partout. Tout le temps. On peut aussi parler des attentats visant les catholiques, ceux mortels de Saint-Etienne du Rouvray et de Nice, mais aussi ceux, ratés heureusement de Notre-Dame de Paris, Villejuif, mais aussi, et c’est une révélation exclusive dans ce livre, un autre évité de peu dans un haut lieu du catholicisme parisien. Un autre chiffre parlant : au moins vingt églises ont brulé entre 2018 et 2019. 14 de ces incendies sont d’origine criminelle. Et les indicateurs de 2020 et 2021 sont tout aussi inquiétants”.
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Il y a, de toute évidence, une dichotomie préoccupante entre les dignitaires de l’Eglise de France et sa jeunesse. On l’a vu pendant la crise Covid notamment. Les évêques ont affaire à une jeunesse certes moins nombreuses que les générations précédentes mais beaucoup plus vindicative et décomplexée. Il faut comprendre que cette génération, qu’on serait tenté d’assimiler à la Manif Pour Tous, a, contrairement à ses ainés, actée qu’elle était minoritaire en son propre pays, elle en a tiré une attitude beaucoup moins passive et n’hésite pas à adopter le comportement d’une minorité. Face à cela, j’ai souvent l’impression que nos évêques sont tétanisés, premièrement par le poids de la responsabilité qui pèsent sur leurs épaules, dépositaires de 1500 ans d’Histoire, on les sent trembler sous le poids d’un héritage parfois bien encombrant. Héritage dont ils craignent d’être les derniers témoins”.