Un violent incendie a détruit ce 12 février les combles aménagés du presbytère protestant de la paroisse du temple Saint-Martin, rue Viette à Montbéliard.
Vers 11h30, le feu est partie d’une cheminée au premier étage où un feu avait été allumé – le Doubs comme la moitié nord de la France était alors touchée par une vague de froid sibérien ; le pasteur a vidé trois extincteurs sur le départ de feu mais cela n’a pas suffi. Pas moins de 63 pompiers (dont 9 de Belfort) et 24 engins se sont mobilisés et ont maîtrisé le feu vers 16h30.
Le pasteur, son épouse et ses cinq enfants ont été relogés avenue Wilson, au siège de l’Eglise protestante unie de Montbéliard. Le pasteur, fan de brocante, a pu sauver sa bibliothèque et ses collections ; en revanche les activités de la paroisse protestante, situées au rez-de-chaussée du presbytère dont le grenier a brûlé, sont momentanément suspendues.
L’émotion est fort en ville – où le panache de fumée a été vu de loin. Très implanté dans le pays de Montbéliard depuis les années 1530, le protestantisme compte une douzaine d’églises et 1500 paroissiens, dont 400 mennonites en l’église de la Prairie, agrandie en 2019 ; l’église évangélique rue Viette est la plus grande de Montbéliard, et son temple Saint-Martin, le plus ancien de France (hors Alsace-Lorraine) encore en fonctionnement.
Entré au Loto du Patrimoine pour permettre le financement de sa rénovation (3 millions d’euros), le temple Saint-Martin a été construit en 1601-1607 sur les plans de l’architecte Heinrich Shickhardt, à l’emplacement de l’ancienne église Saint-Martin transformée en temple en 1536. En 1677 lorsque l’armée française investit Montbéliard et rase les édifices protestants, les habitants sauvent le temple en lui adjoignant un clocher – il devient alors une église catholique. Pendant la Révolution, il sert de temple de la Raison, en 1870-71 c’est un dépôt de vivres, et de 1914 à 1921 un dépôt de farine.
Le retable de Montbéliard commandé en 1538 par le comte Georges 1er de Montbéliard pour ce temple est, lui, exposé au musée d’Histoire de l’Art à Vienne, en Autriche ; une copie est à nouveau au temple depuis juin 2016.
Sources : France Bleu, Est Républicain