Le diocèse de Valence en Espagne publie sur son site le témoignage d’un franciscain actuellement en poste à Alep en Syrie, le frère Fadi Azar :
“Le prêtre affirme que la situation en Syrie s’aggrave de jour en jour : « Les gens ne veulent ni nourriture, ni vêtements, ni aide matérielle ; ils veulent simplement quitter le pays et échapper à la peur qui les habite, car ils craignent pour leur vie et celle de leurs enfants. »
Depuis le changement de pouvoir, avec un gouvernement djihadiste à la tête du pays, la situation est intenable, non seulement pour les chrétiens, mais aussi pour les musulmans modérés et pour toute minorité qui se sent véritablement menacée.
« La communauté internationale doit intervenir pour changer la situation actuelle d’instabilité et de peur, car les attaques sont incessantes. » Ces attaques se traduisent également par des discriminations : de nombreux jeunes perdent leur emploi parce qu’ils sont chrétiens, des femmes sont contraintes de porter le niqab et des affiches menaçantes à l’encontre de ceux qui ne se convertissent pas à l’islam ornent les rues près des églises.
« Quinze ans de guerre, la population à bout, chaque année une vie plus difficile. L’électricité et l’eau manquent cruellement. » À Alep, la communauté chrétienne dispose d’un centre où les familles sont accueillies pour passer du temps ensemble, faire du sport ou s’occuper des enfants après l’école. Ce lieu est devenu un refuge pour beaucoup, un havre de paix où ils se sentent un peu plus en sécurité et où ils ont accès aux produits de première nécessité. « L’électricité est distribuée seulement deux heures par jour. Grâce à l’installation de panneaux solaires, nous pouvons bénéficier de cette ressource essentielle dans ce centre. » Cette installation a été rendue possible grâce au soutien du Commissariat de Terre Sainte, de la Fondation ACN et de diverses autres organisations caritatives.
Malgré les difficultés, les activités de l’Église ne cessent pas : « Nous poursuivons nos célébrations, nos groupes de prière, nos scouts et nos cours de catéchisme ; les fidèles assistent à la messe ; les paroisses ont toujours été des havres de paix, voire des refuges pour les personnes de toutes cultures, lors de catastrophes comme les tremblements de terre de 2023. » Cependant, après l’attentat djihadiste perpétré en juin dernier contre l’église Saint-Élie à Damas, qui a coûté la vie à plus de vingt fidèles, même les églises ne sont plus des lieux de paix”.