Le 23 août dernier, le président du Rwanda Paul Kagamé a qualifié “d’horribles” certains pélérinages qui drainent des milliers de personnes dans le pays – ce qui a suscité une vive polémique, les propos étant interprétés comme une attaque contre les pélérinages mariaux de Kibého. Le lendemain, le gouvernement a démenti cette interprétation par la voix officielle :
“Mercredi 23 août, s’adressant à des jeunes qui participaient à une conférence, Paul Kagamé, 65 ans, président du Rwanda depuis 2000, n’a pas eu de mots assez durs pour qualifier certains pèlerinages qui réunissent des milliers de fidèles chrétiens. Il les a qualifiés d’« horribles » et a même proféré une menace : « Si j’entends encore parler de cela, que des gens ont voyagé pour vénérer la pauvreté, j’amènerai des camions pour les ramasser et les jeter en prison, et je ne les libérerai que lorsqu’ils n’auront plus cette mentalité de pauvreté. » Ces propos fermes prononcés un peu plus d’une semaine après le pèlerinage marial à Kibeho, qui a réuni plus de 20 000 catholiques, ont été interprétés par de nombreux médias comme une attaque contre la commémoration des premières apparitions mariales reconnues par l’Église en terre africaine.
Jeudi 24 août, interrogé par l’AFP, Yolande Makolo, une porte-parole du gouvernement a assuré que Paul Kagamé ne faisait pas allusion à Kibeho. « Dans son discours lors de l’événement pour la jeunesse, le président Kagamé n’a à aucun moment mentionné un site de pèlerinage spécifique, et certainement pas Kibeho », a-t-elle affirmé. « Ce à quoi il faisait très probablement référence est un événement informel de type pèlerinage qui a lieu dans le district de Rutsiro », a-t-elle ajouté. Selon elle, le chef de l’État rwandais voulait « encourager les jeunes Rwandais à être ambitieux et à travailler dur, au lieu de se laisser influencer par des rituels de type cultuel ».
Source : Africa La Croix