Le secrétariat catholique du Nigeria a publié ses statistiques sur les enlèvements et assassinats de prêtres depuis 2014, par provinces. :
Sur les 145 prêtres enlevés, 11 ont ensuite été tués, tandis que 4 sont toujours portés disparus. Tous les autres ont été libérés.
A. Les Provinces les plus touchées par le nombre d’enlèvements
1. La Province d’Owerri (47 cas)
– Elle a le plus grand nombre d’enlèvements, ce qui indique une région à haut risque pour le clergé.
– Malgré le nombre élevé, tous les prêtres sauf deux ont été libérés sains et saufs, ce qui suggère des efforts efficaces de libération ou des paiements de rançon.
2. La Province d’Onitsha (30 cas)
Elle se classe au deuxième rang pour le nombre d’enlèvements, mais avec un taux de mortalité nettement plus faible (un prêtre tué).
3. La Province de Kaduna (24 cas, 7 décès)
– Le plus grand nombre de décès parmi toutes les provinces, indiquant un modèle d’enlèvements plus violent.
– Cela pourrait être dû à des activités terroristes, à l’influence des insurgés ou à des tensions religieuses accrues dans le nord du Nigeria.
B. Les Provinces avec le plus grand nombre de victimes
1. La Province de Kaduna (7 prêtres tués)
– Elle représente la province la plus dangereuse, où les enlèvements se terminent souvent par des victimes.
– Elle suggère que les ravisseurs de cette région sont plus agressifs, politiquement motivés ou peu intéressés par les négociations de rançon.
2. La Province d’Abuja (2 prêtres tués)
– La région de la capitale fédérale est également touchée, ce qui montre que même les zones supposées sûres ne sont pas à l’abri.
3. La Province de Benin (1 prêtre tué) et province d’Onitsha (1 prêtre tué)
– Moins grave que le cas de Kaduna, mais néanmoins préoccupant, indiquant des cas isolés d’enlèvements violents.
C. Les Provinces où des prêtres sont encore portés disparus
1. La Province de Kaduna (1 prêtre disparu)
– Compte tenu du nombre élevé de victimes, le prêtre disparu pourrait être en grand danger ou déjà décédé.
2. La Province du Bénin (1 prêtre disparu)
– On ne sait pas si cela est dû à un manque d’efforts de secours ou au refus des ravisseurs de négocier.
3. La Province d’Owerri (2 prêtres disparus)
– Malgré le taux élevé de libération, deux cas restent non résolus, ce qui suggère que certains ravisseurs pourraient changer de stratégie.
D. Les Provinces les moins touchées (risque faible)
1. La Province d’Ibadan (2 cas, tous libérés)
2. La Province de Calabar (4 cas, tous libérés)
3. La Province de Lagos (0 cas signalé)
– Lagos, étant le centre économique du Nigeria, semble être la province la plus sûre pour le clergé catholique.
– Cela pourrait être dû à une meilleure surveillance, à de meilleures mesures de sécurité urbaine ou à une moindre militance religieuse dans la région.
Le secrétariat catholique du Nigéria tire ses conclusions :
- Les enlèvements sont fréquents, certaines provinces connaissant des tendances plus violentes (Kaduna, Abuja).
- La plupart des enlèvements sont commis à des fins d’extorsion, mais les régions du nord (Kaduna) présentent une tendance plus marquée à l’exécution des prêtres.
- Lagos reste la province la plus sûre, probablement en raison d’une meilleure présence des forces de l’ordre.
Une autre conclusion qui semble s’imposer est que l’état du Nigeria ne contrôle plus guère que la capitale économique Lagos, et que la moitié nord et centre du pays sont le territoire de nombreux groupes djihadistes et/ou armés pour lesquels les enlèvements contre rançon sont un gagne-pain quotidien – outre des prêtres, de nombreux civils sont razziés et/ou enlevés.
Source : agence Fides