Des responsables de communautés chrétiennes en Israël s’unissent pour dénoncer l’emprise des groupes radicaux et la montée des vandalismes et des attaques contre les lieux de culte chrétiens voire leurs fidèles dans le but de les chasser, notamment, de Jérusalem. Comme certaines communautés chrétiennes installées en Israël l’ont déjà remarqué, la menace ne vient absolument pas des palestiniens.
Des responsables chrétiens en Terre sainte ont averti que leurs communautés risquaient d’être chassées de la région par des groupes extrémistes israéliens et ils ont appelé au dialogue pour apaiser les choses et pour leur permettre de rester. Ces dernières années, ces groupes ont attaqué des églises, des lieux de mémoire, et même des cimetières. Ils rachètent aussi les maisons à Jérusalem-est, et font pression sur les voisins chrétiens ou musulmans pour les forcer à vendre ou à partir, tandis que la justice israélienne, seule juge des plaintes, fait preuve d’une lenteur et d’un manque de volonté patents à traiter les litiges.
Le frère Francesco Patton, sacristain de Terre sainte et gardien des lieux saints chrétiens, a écrit une lettre ouverte qui a été publiée samedi par le Daily Telegraph britannique, estimant que « notre présence est précaire et notre avenir est en péril ». La semaine dernière, les patriarches et les responsables d’église de Jérusalem ont émis un communiqué conjoint mettant en garde de la même façon contre le danger représenté par des groupes radicaux qui, selon eux, veulent « réduire la présence chrétienne » en Terre sainte.
Patton a écrit que ces dernières années, les vies de nombreux chrétiens ont été rendues « insupportables » par la présence de « groupes radicaux aux idéologies extrémistes. Il semble que leur objectif est de libérer la Vieille Ville de Jérusalem de la présence des chrétiens, même dans le quartier chrétien. Ces groupes radicaux ne représentent ni le gouvernement, ni la population d’Israël. Mais comme c’est le cas avec toutes les factions extrémistes, une minorité radicale peut trop facilement peser sur la vie de la majorité – en particulier si les activités de ces groupes minoritaires peuvent se dérouler sans entrave et que leurs crimes ne sont pas sanctionnés ».
Patton a écrit qu’alors que les chrétiens représentaient dans le passé 20 % de la population de Jérusalem, ils sont moins de 2 % aujourd’hui. Ils ont lancé un appel au monde en appelant à être soutenus « de manière à pouvoir continuer à préserver la riche diversité de la Terre sainte ».