L’insécurité et la guerre des gangs en Haïti s’attaque aussi aux cultes et notamment à l’Eglise catholique :
“En 2024, deux prêtres et 12 religieux et religieuses ont été kidnappés [dont 6 religieux et un prêtre le 23 février dernier].
Mgr Max Leroy Mésidor, archevêque métropolitain de Port-au-Prince et président de la Conférence épiscopale haïtienne, a fait part de son inquiétude à l’ Aide à l’Église en Détresse (AED), jeudi 7 mars. « Tout le monde a peur, même les religieux. Dès que nous partons vers Port-au-Prince, nous sommes en danger”, a-t-il expliqué.
“Le séminaire se trouve dans une zone où il y a de nombreuses fusillades et affrontements. Les gangs entrent même dans les églises pour kidnapper des gens. Certaines paroisses sont fermées parce que des prêtres ont dû partir”.
Alors qu’il entame sa sixième année comme évêque de Port-au-Prince, Mgr Max Leroy Mésidor explique que jusqu’à présent il n’a pas pu « faire ne serait-ce qu’un quart de ce qu’il voulait faire, parce que nous sommes confrontés au quotidien, à un journée faite de souffrance, de violence, de fusillades, de pauvreté et de privations.
Il ne peut actuellement pas visiter les deux tiers de son diocèse car l’accès est bloqué. Pour se rendre au sud du diocèse, il faut prendre l’avion. “Une fois, alors que j’étais dans mon bureau, il y a eu beaucoup de coups de feu et j’ai dû attendre quatre heures avant de pouvoir sortir célébrer la messe”, poursuit-il.
«Les balles ont touché la fenêtre de mon bureau. La dernière messe que j’ai pu célébrer dans la cathédrale était la messe chrismale. Elle était pleine, avec 150 prêtres, de nombreux religieux et fidèles. Mais depuis l’ Agnus Dei jusqu’à la fin de la célébration, il y a eu des coups de feu juste à côté ; on voyait la fumée s’élever tout près de nous. Depuis, je n’ai pu retourner ni à la cathédrale ni à l’archidiocèse”.