Depuis que la majorité municipale de Lyon a changé, la ville se dégrade à vue d’oeil et les tags se multiplient, y compris dans le centre historique et sur les monuments. Un historien de l’art installé dans le vieux Lyon a lancé une pétition pour forcer la mairie à faire son travail de nettoyage.
“Omniprésents sur les portes et les vitrines, les tags se répandent dans l’agglomération depuis trois ans de façon incontrôlable. Edouard Hoffmann, 45 ans, souhaite y mettre un terme. Depuis deux ans et demi, ce dernier s’est installé dans le 1er arrondissement. « Je m’investis beaucoup dans les conseils de quartier », indique-t-il. Sa démarche est parallèle au mouvement informel initié par l’hashtag #saccageLyon.
A travers sa pétition, Édouard Hoffmann demande l’enlèvement systématique et rapide dans le secteur UNESCO de tous les tags, la création d’une brigade de proximité efficace pour assurer la sécurité du centre de Lyon et la mise en place de campagnes publicitaires sur le civisme. « Ce qui m’intéresse, c’est de proposer des solutions pour améliorer le cadre de vie », explique-t-il.
Sa pétition est cosignée par l’association « La Vitrine des Pentes », réunissant 140 commerçants des pentes de la Croix-Rousse mais aussi par plusieurs conseils de quartiers : Lyon 5 (Quartier des Anciens), Lyon 1 (Ouest des Pentes et Bas des Pentes), Lyon 2 (Bellecour-Cordeliers). « J’attends encore Bellecour-Carnot et je suis en pour-parler avec Confluence-Perrache », ajoute Edouard Hoffmann.
Depuis plus de deux ans, cet historien de l’art se bat pour demander une action de la part de la mairie du 1er arrondissement et de la métropole de Lyon à travers différents courriers. « Les tags dans la rue deviennent de plus en plus nombreux, les dégradations se sont amplifiées », s’indigne-t-il.
A plusieurs reprises, Édouard Hoffmann a écrit à la mairie du 1er arrondissement pour dénoncer les tags injurieux qui ne cessent de fleurir sur les murs de son quartier : l’abréviation « ACAB » (« All Corps are Bastards » = « tous les flics sont des salauds ») et le cryptogramme « 1312 » possédant la même signification, le « A » de Anarchie, le sablier, symbole du mouvement de désobéissance civile Extinction Rébellion.
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Édouard Hoffmann a écrit de nombreux courriers et plusieurs lettres ouvertes aux élus, en vain. « Ce ne sont que de fausses réponses, il n’y a rien qui se passe, ils n’ont aucune volonté pour améliorer le cadre de vie des habitants ». En mai et juin 2022, le citoyen engagé pour son quartier avait contacté à trois reprises Yasmine Bouagga, maire du 1er arrondissement, pour l’inviter à porter plainte contre Osh (ci-contre). Ses mails sont restés sans réponses.
Cette année, Édouard Hoffmann a relancé la mairie du 1er arrondissement pour lui demander de porter plainte contre les nombreux tags injurieux présents sur plusieurs bâtiments historiques du quartier. C’est Nicolas Barnier, directeur de cabinet, qui lui a répondu : « La Mairie du 1er arrondissement porte systématique plainte lorsque cela est possible. La Ville de Lyon consacre plusieurs millions d’euros chaque année pour faire nettoyer les tags ».
Depuis, ce féru d’histoire de l’art tente de connaitre le coût exact du nettoyage des tags à la charge de la ville. Selon lui, cet argent devrait être investi dans la création d’une brigade de proximité. « Cela permettrait d’engager 30 personnes payées convenablement qui tourneraient en permanence en Presqu’île pour faire de la prévention et de la sécurisation. C’est quand même plus intelligent que de payer deux millions d’euros de « détaguage », mal fait en plus ».
Source : Lyon People