La reconstruction de l’église Saint-Pierre de Romilly-la-Puthenaye, dans l’Eure – commune qui compte une autre église – prend décidément des chemins compliqués. En effet, le conseil général a retiré son soutien et les aides peinent toujours à arriver, ce qui empêche la commune de commencer la reconstruction de l’église détruite dans un incendie en avril 2021 dont le coût est de 2 à 3 millions d’euros.
Pourtant, la population – 320 habitants – et la mairie tiennent à leur église. Le dossier a cependant pris un tour politique, puisque le département de l’Eure a retiré son soutien technique et financier, après que le maire ait expliqué à la presse n’avoir pas vu le premier euro du département.
“Cette annonce de l’élu de Romilly-la-Puthenaye a déclenché l’ire du nouveau président du Département de l’Eure, Sébastien Lecornu. Très embarrassé, Jean-Bernard Juin parle aujourd’hui d’un courrier reçu du président, sans vouloir le montrer. Courrier que le Département de l’Eure a transmis à Ouest-France. En date du 15 novembre, Sébastien Lecornu y fait part de sa « grande surprise et déception » à la lecture des déclarations du maire. Il liste l’implication du Département depuis le sinistre, ajoute « qu’on ne reconstruit pas une église en un claquement de doigts », tranche finalement : « Il ne me semble pas moralement acceptable de poursuivre notre partenariat technique et financier à vos côtés. J’y mets donc fin par ce courrier. »
Au passage, Sébastien Lecornu laisse le soin au maire « de trouver d’autres partenaires… Voyez avec votre assureur. Voyez aussi avec l’Évêché qui, semble-t-il, ne juge pas utile de reconstruire une église non classée dans une commune qui en compte déjà une autre… »
Néanmoins, malgré le lâchage du (visiblement) bien nommé Lecornu, qui fut secrétaire d’Etat (2017-18) puis ministre des collectivités territoriales (2018-2020), le maire entend bien reconstruire son église, “âme du village”, même si cela prendrait plus de temps que prévu.
Cause accidentelle
Par ailleurs, la cause de l’incendie est désormais connue : “les causes de l’incendie sont plus claires. « On a su ce qu’il s’est passé, relate l’élu. Les cloches ont été sollicitées plus que d’habitude, quand on saluait chaque soir les personnels soignants au début de la pandémie. Il y a eu une inhumation aussi la veille de l’incendie… Le moteur aurait chauffé et déclenché l’incendie, après un court-circuit. » La première urgence fut d’abord financière. « Nous avons dû rapidement trouver 30 000 € pour nettoyer et sécuriser les pignons de l’église, en passant par l’assurance“.
Source : Ouest-France