Mgr Max Leroy Mésidor, archevêque de Port-au-Prince, président de la Conférence des évêques d’Haïti (CEH), a déclaré que “les gens sont à bout, ils demandent de l’aide à l’Etat” dans son message de condoléances pour les victimes du massacre du 3 octobre à Pont Sondé. Perpétré au petit matin du 3 octobre par des membres du gang armé Gran grif de Savien, il a causé la mort de 70 personnes, dont 10 femmes et 3 enfants; 16 personnes ont été blessées et 45 maisons ont été incendiées. Plus de 6 000 personnes ont fui la région après le massacre.
« Le pays est complètement malade. Mais la situation dans l’Ouest et dans l’Artibonite, les deux plus grands départements, est pire », dit Mésidor, qui se demande s’il n’y a pas un complot pour détruire ces deux régions en particulier et le pays en général. « Depuis deux ans, la commune de Petite Rivière de l’Artibonite est abandonnée. Aucune présence policière. Il en est de même pour la ville de Liancourt. Ces deux zones où la vie était animée sont aujourd’hui envahies par le désespoir », indique encore l’archevêque de Port-au-Prince.
En Haïti, depuis 2023, plus de 700 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile pour échapper à la violence des groupes armés et à l’insécurité généralisée. Au cours du premier semestre 2024 (janvier à juin), les Nations Unies ont enregistré 3 638 meurtres, soit 74 % de plus par rapport à 2023.
Source : agence Fides