Selon une avocate d’opposition installée aux Etats-Unis et spécialisée dans la dénonciation de la persécution religieuse contre les catholiques, organisée par le président dictateur général du Nicaragua, trente églises ont été profanées en 2023 dans le pays d’Amérique centrale et les catholiques vivent dans un climat de terreur.
“Martha Patricia Molina est une une avocate nicaraguayenne réfugiée aux États-Unis. Son travail recensant des centaines de cas de persécution contre l’Église lui a récemment valu un prix international pour la liberté religieuse décerné par le Département d’État américain. “S’il est dangereux de prier le chapelet dans la rue, il l’est excessivement de signaler les attaques“, a déclaré Molina.
“De nombreux prêtres pensent que s’ils font des rapports, il y aura davantage de représailles contre les communautés. Nous, laïcs, aimerions qu’ils parlent, mais les seules alternatives sont le cimetière, la prison ou l’exil.” Elle a dénombré 30 profanations d’églises au cours de l’année écoulée, dont quelques-unes seulement ont été signalées aux autorités. Récemment, elle a entendu parler d’un prêtre qui s’était adressé à la police après un vol dans son église – pour ensuite se faire insulter et lui dire qu’il était un suspect.
“La vie au Nicaragua est un enfer, car la surveillance est brutale. On ne peut rien dire qui soit contre le gouvernement“, a déclaré un prêtre en exil. Ortega et son épouse, Rosario Murillo, qui est également vice-présidente, accusent le clergé « terroriste » de soutenir les troubles civils, qui, selon eux, équivaut à comploter un coup d’État contre eux. Le clergé et les observateurs laïcs affirment que le gouvernement tente d’écraser l’Église parce qu’elle reste le rare critique au Nicaragua qui ose s’opposer à la violence d’État et dont la voix est respectée par de nombreux citoyens.
Le Nicaragua compte 80% de chrétiens (50% de la population est catholique, 30% évangélique). Le gouvernement a fermé plus de 3000 associations diverses, dont de nombreuses associations catholiques caritatives et humanitaires. Les crèches vivantes ont été interdites, ainsi que les messes dans les cimetières à la Toussaint et les processions pour la semaine sainte.