Un homme de 48 ans, suivi par les services de santé, a été arrêté ce 25 janvier 2022 à la basilique de la Trinité à Blois – un édifice monumental situé à l’est du centre-ville, avec un Coran et un long couteau sous sa djellaba. Il était en train de prier, en transe, les yeux révulsés, dans le choeur, peu après avoir demandé à un sacristain s’il y avait un curé dans les lieux. Les pouvoirs publics affirment que son cas relève de la psychiatrie et non du terrorisme.
Selon les sources proches de l’enquête, l’individu, de nationalité française, père de deux enfants, ne prenait plus ses médicaments et a eu une crise. Ses seuls antécédents, pour vols agravés, remontent à 2011 et l’antiterrorisme ne va pas se saisir. “Lors de son audition, les enquêteurs ont eu affaire à une personne limite délirante, il s’agit d’une personnalité psychopathique qui selon ses proches ne prenait plus ses médicaments“. Le diocèse de son côté refuse de commenter cette intrusion.
Le Figaro a recueilli les confidences d’un sacristain : “L’homme était habillé d’une djellaba blanche et d’un gros manteau noir. Il marchait dans la basilique, un peu hagard, sans trop savoir où aller. Je ne l’ai pas lâché d’une semelle. Très vite, il a interpellé un bénévole pour lui demander s’il était le prêtre. J’ai trouvé ça très étrange. On a beau ne pas être parano, on pense immédiatement à ce qui a pu se passer ailleurs, à Nice par exemple”. Ensuite l’individu est sorti de la basilique, puis, peu après, est revenu :
“il s’est tourné vers un pilier de la basilique, en direction de la Loire, et de la Mecque me semble-t-il, et s’est mis à prier. Il levait les mains au ciel et paraissait presque en transe. Il avait les yeux un peu exorbités, comme s’il avait pris quelque chose. Je me suis dit ”ouh là là, ça va pas du tout” et c’est à ce moment-là que j’ai appelé la police. Dans le même temps, un deuxième collègue le surveillait également“.
Les policiers l’ont interpellé sans difficulté, trouvant aussi un tapis de prière sur lui. “Un policier m’a dit que c’était avec le même genre de couteau que le prêtre avait été tué à Nice. Une tragédie que l’on a encore bien en tête et qui nous pousse à la vigilance, sans pour autant céder à la psychose, relève le sacristain. En l’occurrence l’homme était ici relativement calme et il n’a pas prononcé de paroles inquiétantes.» Et d’ajouter : «mais quand même on ne vient pas dans un lieu catholique avec une djellaba, un coran et un couteau… C’est pas normal!“.
Sources : la Nouvelle République, Le Figaro