Depuis deux ans, neuf églises chrétiennes ont été incendiées au Soudan ; celle de Tamboul, le 3 janvier dernier, dans l’état de Al Jazirah, était la dernière. L’enquête confirme le caractère volontaire de l’incendie, lié à la pression de groupes islamistes. Les semaines précédentes, des messages de haine antichrétiens circulaient sur les réseaux sociaux locaux, d’après les reponsables paroissiaux.
« Ils ont visé notre église car ils ne veulent voir aucun signe de croix dans ce secteur », a expliqué le pasteur Shamal au Morning Star News peu après l’incendie. « Dans chaque ville ou village où vivent des musulmans, ils ne permettent aucune église qui appartienne aux infidèles ».
En décembre dernier, la police soudanaise a arrêté 9 des 14 membres d’un groupe islamiste radical qui a brûlé plusieurs églises chrétiennes dans les environs d’Omdourman, la seconde ville du Soudan qui fait face à Khartoum sur le Nil. Ils ont incendié des églises le 19 janvier 2019, puis les 4, 19 et 28 janvier et 7 août 2020.
Par ailleurs lorsque les chrétiens essaient d’obtenir des terrains pour construire de nouvelles églises, il n’est pas rare que les autorités fassent l’objet de pressions qui émanent des musulmans radicaux. Certes, le Soudan a été retiré de la liste des CPC (Countries of Particular Concern), autrement dit des pays qui supportent des violations systématiques de la liberté religieuse par les Etats-Unis le 20 décembre 2019, mais en pratique, rien n’a changé pour les chrétiens.
Selon l’organisation de soutien aux chrétiens persécutés Open Doors, le Soudan reste en 2021 le 13e pays où il est le plus difficile d’être chrétien.
Source : Open Doors