Pour des raisons qui sont encore à découvrir, les négligences criminelles des responsables sécuritaires du Sri Lanka sont la cause seconde du massacre. Ils avaient été prévenus à plusieurs reprises depuis au moins dix jours de risques majeurs d’attentats, par les services de renseignement indien, et encore quelques heures avant la première explosion. Aucune mesure n’a été prise… La cause première de cette horreur, est bien sûr le terrorisme musulman international dont le groupe local National Thowheeth Jama’ath (NTJ) n’a été que l’exécutant, voire l’un des exécutants. La “technicité” de ces attentats implique une logistique sans doute hors d’atteinte pour le NTJ. La “revendication” de ces attentats, deux jours après les faits, par l’État Islamique n’est pas “opportuniste”.
L’archevêque de Colombo déclare que des responsables du gouvernement du Sri Lanka devraient être démis de leurs fonctions pour être demeurés inactifs malgré les avis que des attentats terroristes étaient imminents dans les heures qui ont précédé les explosions du dimanche de Pâques dans le pays.
«C’est un comportement absolument inacceptable de la part de ces hauts responsables du gouvernement et même de fonctionnaires ministériels», a déclaré le cardinal Malcom Ranjith le 23 avril en réaction aux informations selon lesquelles des autorités du Sri Lanka n’avaient pas transmis des alertes crédibles reçues plusieurs heures avant les attentats du 21 avril, y compris certaines qui spécifiaient que l’Église catholique était une des cibles.
Ces alertes, a-t-il été signalé, venaient du gouvernement indien et d’autres services de renseignement, et signalaient explicitement que des églises pourraient être ciblées par des attentats terroristes islamiques. Des responsables gouvernementaux ont affirmé qu’ils enquêteraient sur ces informations.
«Des responsables de la sorte devraient être immédiatement virés, démis de toutes leurs fonctions. Et ce sont des êtres humains attentifs aux besoins des autres et à ceux du peuple qui devraient les remplacer», a déclaré Ranjith. Le cardinal a ajouté que s’il avait été prévenu que des églises catholiques pouvaient être attaquées à la bombe, il aurait supprimé toutes les messes dominicales «parce que pour moi, ce qui est le plus important c’est la vie humaine. Les êtres humains, c’est notre trésor. J’aurais même annulé la Semaine sainte» a déclaré Ranjith à Radio Canada.
Des milliers de catholiques assistaient aux messes du dimanche de Pâques au sanctuaire Saint-Antoine de Colombo et dans l’église catholique Saint-Sébastien de Negombo, les deux ayant subi une attaque à la bombe à 8h45 le matin de Pâques, tout comme la Zion Church évangélique de Batticaolo, sur la côte orientale du Sri Lanka. Ce même matin, trois hôtels ont essuyé des attaques à la bombe, tout comme d’autres endroits du pays. Au moins 369 personnes ont perdu la vie *.
Maithripala Sirisena, Président du Sri Lanka, a demandé à Hemasari Ferando, un des ministres de la défense du pays, de démissionner, ainsi qu’à l’inspecteur général de la police, Pujith Jayasundara. Les deux sont accusés d’avoir mal géré les rapports des services de renseignement.
Ranjith a déclaré sur EWTN News Nightly [le 22 avril], que la communauté catholique avait énormément souffert de cet horrible massacre du dimanche de Pâques: «Nous avons perdu tant de vies précieuses dans ces deux églises… une si grande quantité de personnes» […] Le cardinal a raconté qu’il s’était précipité au sanctuaire Saint-Antoine sitôt avoir été informé des attentats ce dimanche matin, mais que la police avait refusé qu’il y entre par crainte que d’autres bombes soient toujours dans l’église. «De l’extérieur, je n’ai pu constater que la dévastation hors de l’église. Voyant des nombreux cadavres, j’ai été bouleversé et perturbé»
Source: Catholic News Agency, 24 avril 2019 – © CP pour la traduction.
1. Le nombre a depuis été revu à la baisse par les autorités du pays. On évoque désormais 257 tués et 496 blessés.