Deux des filles d’Asia Bibi sont déjà réfugiées au Canada sans doute depuis décembre dernier, mais les autorités pakistanaises renâclent à la laisser partir sans qu’elles aient fourni des explications recevables allant même, au contraire, jusqu’à affirmer qu’Asia Bibi était libre de partir quand elle le voudrait, ce qui est manifestement faux.
Acquittée par la Cour suprême le 31 octobre 2018, Asia Bibi fut empêchée de quitter le Pakistan à cause d’une requête en révision qui fut rejetée par la Cour suprême… trois mois plus tard, le 29 janvier de cette année. Depuis plus de deux mois, Asia Bibi ne peut toujours pas quitter le Pakistan. Sa fille Eisham vient de lancer un appel pathétique.
La fille de la femme chrétienne qui a failli être condamnée à mort pour blasphème, supplie pour que sa mère soit autorisée à quitter le Pakistan.
Asi Bibi est resté dans le couloir de la mort pendant neuf années après avoir été faussement accusée par des habitantes de son village d’avoir insulté le prophète Mahomet.
Elle a fini par être lavée de toute accusation par le Cour suprême du Pakistan l’année dernière, mais des émeutes ont éclaté après l’annonce du verdict et elle a été placée en détention protectrice.
Dans un entretien exclusif accordé au Mail on Sunday depuis un endroit secret au Canada, Eisham Ashiq, âgé de 18 ans et sa fille la plus jeune, a déclaré : « Elle me manque tant, je pense à elle tout le temps et je lui parle tout le temps au téléphone. Je lui dis: “Aie confiance en Dieu car si Dieu a pu te faire sortir de prison, Dieu pourra aussi te libérer de là où tu es maintenant. Il te fera sortir”.»
Eisham vit actuellement avec sa sœur Esha âgée de 21 ans et, la dernière fois qu’elle a pu étreindre sa mère, c’était il y a neuf ans : elle a pu la voir de nouveau en octobre dernier mais séparée d’elle par les barreaux d’une prison.
Elle précise: «J’ai pu lui toucher les mains, les embrasser et les lui serrer, mais je n’ai pas pu l’embrasser. Quand elle viendra je pourrai l’étreindre et l’embrasser, et ce sera un jour très spécial celui où ma maman sera là. J’en serai très heureuse et, avant toute chose, j’en rendrai grâce à Dieu.»
[…] Madame Bibi, 53 ans, et son mari Ashiq Masih, 59 ans, n’ont pas reçu l’autorisation de quitter le pays.
En en appelant directement au Premier ministre Imran Khan, Eisham a déclaré: «Je voudrais lui dire de penser à nous et de relâcher ma mère. Nous aimons beaucoup le Pakistan et ma maman ne dira jamais du mal du Pakistan parce qu’elle l’aime aussi beaucoup.»
La famille craint que plus Madame Bibi reste au Pakistan, plus augmentent les risques qu’elle soit attaquée.
«Pour l’heure, elle est en sécurité mais elle peut faire face à des problèmes n’importe quand, et cela peut survenir très vite», nous dit Eisham. Eisham n’avait que neuf ans quand elle a vu sa mère battue par une foule vociférante devant les anciens du village
Source: The Mail on Sunday, 10 mars 2019 – © CP pour la traduction.