Ce 7 décembre à 21 heures, veille de la fête de l’Immaculée Conception, l’artiste organiste suédoise Anna von Hausswolff va jouer un concert à 21 heures sur l’orgue de l’église Saint-Clément à Nantes. Le concert suscite pourtant des remous au sein des fidèles – dont certains ont même écrit à l’évêque de Nantes Mgr Percerou et au vicaire général, car tant les titres des “oeuvres” (Deathbed, Ugly and Vengeful…), les pochettes de ses albums ainsi que les clips, qui représentent l’artiste couverte de sang, étendue égorgée au milieu de six chandelles, présentent des oeuvres qui tiennent plus de la messe noire que d’autre chose.
Mise à jour 6 décembre 21h30 : concert annulé suite à la mobilisation des fidèles.
Mise à jour 6 décembre 22h30 : concert déplacé à Notre Dame de Bon Port, autre eglise de Nantes, après accord du curé de Nantes centre, aussi vicaire général Sébastien de Groulard.
Ce concert a pourtant été autorisé par le curé diocésain l’abbé Hubert Vallet, qui avoue cependant “avoir fait confiance un peu aveuglément au Lieu Unique“, qui lui avait présenté la programmation du concert en septembre dernier. S’il “confesse [s]a négligence” et “regrette amèrement cette autorisation”, il ne [s]e voit pas cependant annuler le concert la veille pour le lendemain” et ne “pense pas qu’il soit profanatoire“.
Les amateurs de musique sataniste semblent pourtant l’apprécier et la reconnaître pour l’une des leurs : “Dead Magic est un concept album apocalyptique dédié au malheur. Dans le champ d’affliction imposé par la suédoise, l’on pense bien sûr à la voix divine de l’australienne Lisa Gerrard ou à la folie d’une autre scandinave, la sorcière Fever Ray. Entre ombre et lumière, fournaise et froid polaire, rock et musique classique, la native de Göteborg promène ses divagations vocales telle une damnée. La photo de la pochette, digne des meilleurs films d’horreur, aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Nous aurions dû fuir cette jeune fille exposée sur un fond rouge sang qui semble possédée, mais l’humain étant ce qu’il est, nous avons évidemment gouté ces arpèges tourmentés et avons inexorablement sombré dans la démence.
Il faudra bien sûr faire quelques concessions avant d’accepter les tortures mentales de Dead Magic, mais une fois que nous serons habitués aux ténèbres nous ne pourrons alors que vénérer les harmonies sataniques de la grande prêtresse Anna von Hausswolff“.
On trouve encore en ligne d’autres critiques éclairées d’amateurs de musique gothique : “Ugly and Vengeful », ainsi dénommé, est une synthèse de l’album lui-même en forme de messe païenne, qui célèbre le mariage de la spiritualité et des instincts primaires, et où passent tour à tour le spectre de Lisa Gerrard et celui de Michael Gira. On part d’un dark ambient contemplatif, pour ne pas dire liturgique, pour basculer progressivement dans un sabbat horrifique où la sauvagerie le dispute avec la folie. Autant dire que c’est délicieusement cathartique”.