Un prêtre espagnol, le père Custodio Ballester, risque trois ans de prison pour avoir critiqué l’islam en 2016 dans un article et en 2017 sur une émission de télévision. Traduit en justice en 2020 sur requête d’une association de défense de fidèles musulmans, il attend son procès depuis trois ans. Récemment, la procureur de Malaga a requis trois ans de prison contre lui, en l’accusant d’islamophobie.
Zenit a interviewé ce prêtre :
P. Custodio Ballester : Je suis prêtre de l’archidiocèse de Barcelone depuis 25 ans et actuellement je suis vicaire de la paroisse San Sebastian de Badalona.
Q : La Procureure María Teresa Verdugo vous accuse d’un prétendu crime de haine pour avoir dit que « l’islam radical a l’intention de détruire la civilisation chrétienne et de raser l’Occident ». C’est bien cela ?
P. Ballester : “Ces déclarations, je les ai faites en avril 2017 dans l’émission « La ratonera », d’Alerta Digital. Lors d’une discussion j’ai fait la supposition qu’en effet l’islam radical a pour intention de détruire l’Europe et donc d’anéantir l’Occident. J’ai aussi supposé que, dans ce milieu islamiste, tout le monde n’est pas capable de commettre des actes violents, mais que malheureusement ceux qui s’immolent et emportent avec eux ceux qu’ils considèrent comme des « infidèles » sont considérés comme des saints. Ces déclarations ont suscité l’émoi de l’association « Musulmans contre l’islamophobie » qui a décidé de me dénoncer au parquet pour un prétendu crime de haine. Il faut savoir que cette association de trois ou quatre membres est financée par des fonds publics de la Generalitat de Catalogne. Cette plainte a été acceptée et s’est retrouvée devant les tribunaux de Malaga, car c’est là que se trouve le siège du site web d’Alerta Digital.
La procureure María Teresa Verdugo, a demandé la peine maximale et le plus grave dans tout ça c’est que la procureure ne s’est à aucun moment présentée pour m’interroger, ni le rédacteur en chef d’Alerta Digital, ni l’autre prêtre, le père Jesús Calvo, qui sont également poursuivis. Ce qui m’a le plus surpris c’est que ma condition de prêtre les a amenés à me déclarer « principalement coupable pour crime de haine », avec comme argument qu’en tant que prêtre, si je parlais, j’entraînerais les foules. J’avais donc rompu l’égalité devant la loi, parce que si le fait d’être prêtre est une circonstance aggravante, il n’y a pas d’égalité devant la loi“.