Depuis deux ans l’église catholique de Dongrossé, au nord du Cameroun, est en butte aux menaces du chef du village qui en conteste la propriété foncière. Malgré l’intervention de l’évêque, rien ne bouge : le lieu de culte de cette localité située à l’extrême nord du pays, près du Tchad, demeure fermé :
“Suite au décès de SM. Djakdjinkreo Djonkreo, l’ancien chef, son successeur, contesté et non officiellement installé, a fermé l’Église Saint-Pierre de Dongrossé et menacé les fidèles de mort. Les tensions ont atteint un point critique avec des actes de vandalisme, notamment la coupe des arbres sous lesquels priaient les fidèles et le vol de la plaque indicative de l’église.
Le nouveau chef, dont la légitimité est contestée, a déclaré aux fidèles : « Je vous donne trois ans et je vais vous finir ». Ces menaces ont été suivies d’actions violentes, notamment la coupe des arbres sacrés et l’enlèvement de la plaque de l’église. Selon des sources locales, le chef revendiquerait la propriété du terrain, bien qu’une partie de celui-ci appartiendrait également à une tierce personne.
Ces actes ont plongé la communauté dans un climat de peur et d’incertitude, privant les fidèles de leur lieu de culte et de prière.
Alerté par la situation, Mgr Yaouda Hourgo, évêque du Diocèse de Yagoua, s’est rendu à Dongrossé pour tenter de résoudre le conflit. Lors de sa première visite, le chef a semblé coopératif, rassurant l’évêque sur ses intentions. Cependant, dès le départ de Mgr Hourgo, les actes de vandalisme ont repris, montrant que les promesses du chef n’étaient que de façade.
Lors d’une seconde visite, en présence des fidèles, le chef a montré son vrai visage, s’en prenant verbalement à l’évêque et refusant toute forme de dialogue constructif. Cette confrontation n’a abouti à aucune résolution, laissant la situation dans l’impasse.
Aujourd’hui, l’Église Saint-Pierre de Dongrossé reste fermée, privant les fidèles d’un lieu essentiel pour leur vie spirituelle et communautaire. Le conflit entre le chef traditionnel et l’Église catholique continue de diviser la population, créant un climat de tension et d’insécurité.
Les fidèles, désemparés, espèrent une intervention des autorités locales ou nationales pour mettre fin à cette crise et rétablir la paix dans leur communauté“.