Depuis le début de l’automne 2021, vols d’objets liturgiques (calices, ciboires principalement) et dégradations diverses se multiplient dans les églises du diocèse de Poitiers et surtout de la Vienne (le diocèse compte aussi les Deux-Sèvres).
La Nouvelle République a interrogé à ce sujet Véronique Picot, déléguée épiscopale à l’information et Thierry Seguin, secrétaire général du diocèse :
“Les églises doivent rester des lieux ouverts au monde, c’est d’ailleurs leur raison d’exister. Ce sont des lieux de recueillement, de célébration et d’histoire. Les protéger sans fermer leur porte, c’est tout le paradoxe auquel nous sommes confrontés !
Nous invitons les paroisses à faire preuve de prudence. Un travail de sécurisation a été entamé. Il est le fruit d’un dialogue entre le diocèse, les curés et les élus des communes. Nous recommandons aux paroisses de ne pas multiplier les clés et de vérifier l’état des huisseries et les ouvertures possibles, notamment au niveau des fenêtres. Mais cette vigilance ne doit en aucun cas empêcher l’accueil des personnes et la valorisation du patrimoine liturgique.
Il faut sécuriser les objets précieux dans des sacristies fermées en trois points de préférence. Le diocèse invite aussi les curés à identifier le mobilier dont ils disposent. Tous les cinq ans, la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) intervient dans ce travail d’inventaire et répertorie tous les biens que chaque église contient. Enfin, nous avons suggéré aux curés de photographier ces objets. Les photos pourront servir de preuves lors d’un dépôt de plainte ou être utilisées dans un fichier européen visant à retrouver les objets volés“.
Une stratégie de sécurisation assez classique, somme toute, qui ne permet pas d’empêcher les vols – tout au plus les décourager. Cependant, fermer les églises n’empêche pas les vols : ainsi, en septembre, sur sept églises ciblées par des vols, cinq étaient fermées et ont été fracturées au préalable. En revanche, des églises fermées perdent leur rôle social, empêchent les fidèles de s’y recueillir et les âmes d’être touchées par la grâce d’une conversion.