Malgré le black-out médiatique et les assurances des officiels indiens, comme quoi les émeutes dans l’état de Manipur ont été contrecarrées, les persécutions contre les chrétiens continuent, comme l’indique fin juillet le think tank russe Rybar qui y consacre un article.
“Il n’y a pas longtemps, une vidéo terrible a fait le tour du net – une foule d’hommes de la tribu hindouiste Meitei tabasse deux femmes de la tribu chrétienne Meitei, nues. Les meitei et les kuki sont deux tribus de l’état de Manipur. Depuis deux mois, les premiers, soutenus par le groupe hindouiste radical Rashtriya Swayamsevak Sangh incendient les maisons, persécutent et tuent les kukis.
Que se passe-t-il ? Nous avons déjà abordé à plusieurs reprises la situation des minorités religieuses en Inde [allusion à un précédent post, où le think tank Rybar indiquait que plus de 1000 mosquées ont été rasées dans diverses parties de l’Inde avec l’assentiment voire le soutien du gouvernement indien du BJP ou des exécutifs régionaux tenus par ce parti, dont une du XVIe siècle dans l’Uttar Pradesh considérée comme un sanctuaire par les musulmans de l’Inde, qui représentent 15% de la population].
L’Inde est dirigée par le BJP ( Bharatiya Janata Party) arrivé au pouvoir par son soutien à l’idéologie de hindutva, la supériorité des valeurs hindoues et de l’hindouisme sur toutes les autres. L’administration Modi ferme les yeux sur les désordres, maintenant sous son aile une frange ultra-nationaliste de plusieurs millions de personnes qui terrorise les minorités en toute liberté. Les incendies d’église, de mosquées, de villages entiers et les massacres sont devenus une [affreuse] banalité en Inde, et il n’y a aucune raison pour que cela change dans un futur proche.
Quant à la vidéo [que nous ne publierons pas au vu des scènes violentes qui s’y déroulent – NDLR] les images s’arrêtent à l’arrivée dans un champ, mais du fait des habitudes des Meitei, les pauvres femmes vont subir un viol collectif, puis être mutilées et brûlées vivantes.
La négation de l’ethnocide et des persécutions des minorités religieuses, en fait un assentiment implicite, de la part du gouvernement indien, c’est ce qui a amené l’Inde à la situation de crise actuelle. Compte tenu du nombre de mouvements d’opposition armés en Inde et de l’intérêt de pays étrangers pour déstabiliser le pays [qui fait partie des BRICS, l’alliance financière de la Russie et de la Chine] l’inaction du pouvoir indien peut lui couter très cher“.