Le 3 janvier dernier, Charles Personnaz a remis à l’Élysée un rapport de 113 pages qui lui avait été commandé par le Président Emmanuel Macron. Ancien énarque, de la même promotion que celle du chef de l’État, Charles Personnaz, magistrat à la Cour des comptes et historien, est un quadragénaire catholique père de quatre enfants. Le Président de la République l’a chargé, l’été dernier, de lui préparer un rapport sur la situation du patrimoine chrétien du Proche-Orient et sur les écoles chrétiennes de la région.
À cette fin, Charles Personnaz a effectué une mission d’études au Liban, en Égypte, à Jérusalem, dans les Territoires palestiniens et en Israël du 30 septembre au 3 octobre 2018, et interrogé une centaine d’acteurs sur place. Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire catholique Famille Chrétienne (n° 2138, 5-11 janvier 2 019), il qualifiait son rapport d’élément d’une prise de conscience collective du sort des communautés chrétiennes du Proche-Orient, du lien qui les unit à la France, et du rôle que peut et doit y jouer notamment la francophonie. Il précisait encore : « Je pense qu’Emmanuel Macron est convaincu que les communautés chrétiennes sont un facteur de paix au Moyen-Orient et qu’il faut donc les aider à y demeurer. » Une aide qui, précise-t-il, n’est en rien contraire à l’esprit de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, car, même après 1905, « le Quai d’Orsay a soutenu le réseau éducatif des communautés chrétiennes, notamment par des subventions », mais aussi parce qu’il estime que « la laïcité peut être un article d’exportation si elle n’est pas antireligieuse ». Assurément l’initiative est louable et les préconisations du rapport aisément applicables et d’un coût plutôt modeste au regard des enjeux considérables. Reste à savoir quand et comment ces préconisations seront mises en œuvre. C’est de la responsabilité du chef de l’État.
Nous avons souhaité connaître le sentiment des acteurs associatifs majeurs du soutien en France aux chrétiens d’Orient. Nous les avons donc toutes interrogés. Voici les réponses et commentaires que nous avons reçus de l’Œuvre d’Orient et de SOS chrétiens d’Orient, pour le volet catholique, et de Portes Ouvertes pour le protestant. Nous les remercions des précieux éclairages qu’ils fournissent à nos lecteurs sur un rapport qui devrait faire date et qui, en tout cas, contribue à une salutaire prise de conscience.
Daniel Hamiche
