Stéphane Bern, à la tête d’une mission pour la sauvegarde du patrimoine, a lancé un cri d’alarme mercredi devant les sénateurs pour sauver «nombre» d’édifices religieux «en état de déréliction». «J’ai l’impression d’être dans un bateau qui prend l’eau et d’écoper avec une cuillère à soupe !», a-t-il lancé devant les sénateurs de la Commission de la culture qui l’auditionnaient sur l’état de ce patrimoine religieux. «C’est avant tout notre culture et notre histoire», a-t-il ajouté. «Classés ou pas», les édifices religieux qui renferment nombre de «tableaux, statues, registres du Moyen-Âge, livres et objets de culte», représentent «30% des dossiers» examinés par la Mission.
L’animateur vedette, passionné d’histoire de France et célèbre pour ses émissions grand public sur les familles royales, a dressé un sombre état des lieux, avec «nombre de petites églises de campagne en état de déréliction» qui «ne sont plus entretenues» faute de pratiquants et de moyens, parlant de «clochers et pans entiers de murs effondrés». Nombre de temples protestants et même de synagogues sont aussi dans un état d’abandon manifeste – notamment dans les régions où le culte protestant, important dans certaines ruralités ou sur la côte, a fortement reculé et perdu en fidèles.
Pierre Ouzoulias (PCF), auteur d’un rapport en préparation sur le sujet, a chiffré à «100.000 les édifices religieux en France dont 40.000 sont encore utilisés pour le culte» mais seulement «15.000 sont protégés». Selon lui, «2.000 à 3.000 édifices sont abandonnés».