Les sonneries de cloches d’une église catholique, à Montbéliard dans le Doubs – une commune qui fut jadis une place forte protestante importante, et est dominée non par une collégiale, mais par son imposant château, suscitent une histoire à la Don Camillo et Peppone, entre un curé qui fait sonner les cloches de son église à 8h, 12h et 19h, et la municipalité, qui a décidé de couper le son.
“A cette date, l’abbé Jean Faye, curé de la paroisse Saint-Paul de Montbéliard, décide de faire sonner les cloches de l’église trois fois par jour. Ce sont les sonneries de l’angélus, qui retentissent à 8h, 12h et 19h chaque jour. Pour le curé, cela permettait une meilleure communion, comme il l’a expliqué à L’Est républicain : « Beaucoup de gens ne viennent pas à la messe, mais ça permettait d’en mettre beaucoup en communion avec nous. La communion, c’est tout aussi important que d’être présent, pour ceux qui ne peuvent pas venir. »
Sauf que ça n’a pas plu à tout le monde. De nombreux habitants ont commencé à se plaindre à la mairie, qui précise avoir reçu « des courriers, des coups de téléphone, des mails » à ce sujet. « Certains envisageaient de venir perturber les messes avec leur souffleur ou leur tronçonneuse », ajoute Marie-Noëlle Biguinet, la maire de Montbéliard, auprès de nos confrères.
La maire a donc demandé à l’abbé Jean Faye de supprimer la sonnerie de 8 heures, qui retentit à une heure où de nombreux habitants, qui travaillent de nuit, dorment encore. L’abbé tenait à cette sonnerie, qui sonne également l’heure de la messe quotidienne. Il a donc proposé de la supprimer le dimanche uniquement, et de réduire de 20 secondes les sonneries quotidiennes. Une réponse inadaptée pour la mairie.
Le fonctionnement initial des cloches a été décidé et rétabli quatre mois plus tard, début décembre. « Les services de la mairie sont venus pendant que je n’étais pas là et ils ont prétexté une intervention sur la sécurité incendie pour arrêter les cloches », a déploré le curé. Ce que nie la maire : « C’est bien un agent de la ville qui est venu mais en précisant bien la raison de son intervention. » Elle indique être prête à rediscuter la situation“.
Une mairie qui déclare la guerre à l’angélus, dont la sonnerie à toute volée est habituelle pour bien des communes françaises, ce n’est pas commun. Ira-t-elle, comme jadis au Moyen Age pour les cloches qui ont sonné la révolte populaire, juger lesdites cloches devant le conseil municipal réuni, et comme sentence, leur arracher le battant ?