L’Eglise grecque-orthodoxe de Jérusalem a exprimé ce 29 mars sa colère contre des colons “extrémistes” israéliens ayant pris possession d’un hôtel dont elle est propriétaire dans le quartier chrétien de la Vieille ville de Jérusalem, après une vente qui est au coeur d’une controverse juridique depuis près de 20 ans. Il s’agit de l’hôtel Petra, situé au pied de la porte de Jaffa, et au coeur d’une bataille judiciaire depuis 2004 entre l’Eglise grecque-orthodoxe et l’organisation Ateret Cohanim, association israélienne ultra-nationaliste, qui oeuvre à la “judaïsation” de Jérusalem en rachetant des biens à des Palestiniens de manière souvent controversée.
La justice israélienne avait entériné en 2004 la vente de cet hôtel ainsi que de deux autres bâtiments, dont un autre hôtel situé à quelques mètres, l’Impérial, également géré par des Palestiniens et propriété de l’Eglise grecque-orthodoxe. A l’époque, l’Eglise avait traîné Ateret Cohanim en justice, affirmant que les trois acquisitions avaient été conclues illégalement et sans son autorisation. La vente avait suscité une telle polémique qu’elle avait entraîné la destitution du patriarche Irénéos Ier l’année suivante.
Dimanche, alors que l’affaire n’a pas été tranchée, des membres d’Ateret Cohanim ont pris possession d’une partie de l’hôtel Petra de force et sans qu’un ordre d’éviction ait été émis, a fustigé l’Eglise grecque-orthodoxe. Son patriarche, Théophile III, a dénoncé mardi une “effraction“, menée par un “groupe extrémiste qui agit comme s’il était au-dessus des lois”. Le ministère grec des affaires étrangères a aussi réagi et s’est dit “extrêmement préoccupé“.
Source : Arab News