Dans un rapport publié par l’Aide à l’Eglise en Detresse le 11 décembre dernier le rôle des catéchistes, en première ligne face aux terroristes dans le diocèse de Kaya au Burkina Faso – et plus largement au Sahel – est souligné.
“Dans un rapport publié le mercredi 11 décembre, le père Edgard Ouedraogo déclare à la fondation caritative catholique Aide à l’Église en détresse (AED) International que les catéchistes du Burkina Faso sont les « héros de l’Église » et que ce sont eux qui sont « les plus exposés » en tant qu’agents pastoraux.
« Parmi les agents pastoraux, ce sont les catéchistes qui sont les plus exposés et qui paient le plus lourd tribut à la guerre terroriste », a déclaré le père Ouedraogo. Il ajoute, en référence aux catéchistes du diocèse de Kaya, qu’« il y a eu plus de martyrs parmi eux que parmi les prêtres ».
Dans le rapport du 11 décembre, l’AED note que dans de nombreux pays du Sahel, les catéchistes jouent un rôle central au cœur de l’Eglise, en particulier dans les régions où la présence du clergé est limitée.
Depuis le début des attaques terroristes au Burkina Faso en 2015, la mission des catéchistes est devenue « encore plus essentielle », rapporte la fondation caritative pontificale, qui ajoute : « Alors que de nombreux prêtres ont été déplacés, la vie paroissiale est maintenue dans de nombreux endroits uniquement grâce à l’engagement des catéchistes. »
Dans le rapport, le père Ouedraogo explique à l’AED que ce sont les catéchistes qui prennent le relais des prêtres dans les villages et les camps de déplacés. « Ce sont eux qui président les célébrations dominicales en l’absence des prêtres, qui s’occupent de la catéchèse, qui encouragent la population à prier le chapelet et même l’office, et qui sont présents au chevet des malades. Là où nous sommes, nous ne pouvons pas nous passer des catéchistes », aurait déclaré le prêtre catholique.
L’AED note que la formation d’un catéchiste au Burkina Faso ressemble à celle d’un séminariste, et explique : « La vie de prière commune ressemble à celle d’un séminaire : Messe, laudes, sexte, vêpres, complies, chapelet, adoration… Parfois, les femmes des futurs catéchistes suivent la même formation que leurs maris et sont plus tard chargées de diriger la communauté chrétienne voisine de leurs maris ».
Il ajoute que l’altruisme des catéchistes se manifeste par le fait qu’ils ne sont pas payés et qu’ils doivent s’en remettre entièrement à la providence divine.Le prêtre catholique burkinabé souligne que le catéchiste de la nation ouest-africaine est tellement dévoué à son service à la communauté chrétienne qu’il n’a pas le temps de cultiver la terre et n’a donc pas de revenu stable pour nourrir sa famille”.