L’assassinat d’un prêtre copte orthodoxe en Egypte, le 7 avril dernier par un homme, qui l’a poignardé à l’heure du rupture du jeûne du Ramadan avant de prendre la fuite, suscite les inquiétudes des coptes qui craignent que les autorités n’étouffent l’affaire, ou ne fassent passer l’agresseur pour un fou, évacuant l’enjeu des persécutions qu’ils subissent au quotidien.
“Le père Arsanios Wadid, prêtre de l’Église copte orthodoxe, a été tué à Alexandrie (Égypte) dans la soirée du jeudi 7 avril. Selon un communiqué du ministère de l’intérieur, il a été poignardé alors qu’il accompagnait des jeunes de sa paroisse sur la promenade de la Corniche, le long de la côte méditerranéenne. L’attaque a eu lieu vers 20 heures, à l’heure où les fidèles musulmans rompaient le jeûne du ramadan.
Né en 1966 et ordonné prêtre par le pape copte orthodoxe Chenouda en 1995, Arsanios Wadid officiait à l’église Sainte-Marie et Saint-Paul-l’Apôtre, située dans le quartier de Karmouz à Alexandrie. Apprécié pour son engagement « scolaire et social », il venait d’être élevé au rang d’higoumène (supérieur d’un monastère) le 16 octobre 2021 par le pape Tawadros II. « L’Église fait l’éloge de ce prêtre béni qui a consacré sa vie à Dieu et lui a donné sa vie aujourd’hui dans le martyre », déclare l’Église copte orthodoxe sur sa page Facebook”.
Les autorités religieuses musulmanes, à savoir le grand imam d’Al Azhar, Ahmed al Tayeb, ont aussi condamné ce meurtre et rappelé que ces actes risquent de déclencher des “guerres de religion entre les enfants d’une même patrie”.