Samedi 26 juillet, une fête de village à Belforte del Chienti, dans les Marches en Italie, a été noyée par un déluge soudain. Un habitant a ouvert l’église saint Eustache toute proche, où la foule s’est engouffrée pour s’abriter de la pluie, mais aussi continuer à manger et boire ce qu’elle avait acheté sur les étals. Prévenus, paroisse et archevêché dénoncent une profanation.
“La nouvelle est parvenue à l’administrateur de la paroisse, le père Leonard Mbolaniaina, et à l’archevêque de Camerino, Mgr Francesco Massara, quelques heures plus tard. La réaction, loin d’être empathique, a été rapide. Dans la nuit de samedi à dimanche, rapporte le journal local, un message virulent est apparu sur la page Facebook de la paroisse : « L’église Sant’Eustachio a été profanée . Elle restera fermée jusqu’à ce que l’archevêque décide . » L’accusation : « Ce n’était pas un refuge, mais un bivouac. » Pour le diocèse, en effet, il ne s’agissait pas simplement d’un abri d’urgence, mais d’un véritable scandale . « C’est une chose d’entrer pour se protéger de la pluie », a déclaré Mgr Massara, « mais c’en est une autre de transformer l’église en salle à manger. Le caractère sacré du lieu a été violé . C’est inacceptable. »
La messe dominicale a été déplacée dans l’église saint Jean, dont le curé s’est presque excusé pour la décision de son évêque. Témoin de la déchristianisation galopante de l’Italie – où un pareil sacrilège aurait jadis causé un tollé national – beaucoup ne la comprennent pas non plus, dans le village et ailleurs : “la messe du dimanche a donc été déplacée à l’église San Giovanni, où le père Léonard célébrait également les noces d’argent d’un couple du quartier. À la fin, il a précisé : « Je n’ai pas pris cette décision seul, mais avec l’archevêque et d’autres prêtres. Il ne s’agit pas d’une prise de position politique, mais plutôt d’un respect pour le caractère sacré du lieu . » Sur les réseaux sociaux, cependant, les voix s’opposant à la décision du diocèse se sont multipliées. De nombreux habitants ont exprimé leurs inquiétudes, jugeant cette fermeture excessive“.